Le remboursement non régulier des subventions aux compagnies pétrolières à l’origine de la rareté de carburant en Haïti ?

L’État doit rembourser régulièrement les subventions aux compagnies pétrolières, pour que les importations des produits pétroliers puissent s’effectuer, d’une manière régulière, recommande l’Association des professionnels du pétrole (Appe), dans une note transmisse à l’agence en ligne AlterPresse.

Il faut également que les compagnies pétrolières puissent acheter rapidement la quantité de dollars (Ndlr : US $ 1.00 = 110.00 gourdes ; 1 euro = 117.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) dont elles ont besoin, soutient l’Appe, qui représente cinq compagnies pétrolières opérant en Haïti.

L’Appe fait remarquer combien les ventes de carburant sur le territoire national se font en gourdes, alors que leurs importations sont payées en dollars américains.

De plus, les transactions de remboursements des subventions de l’État aux compagnies pétrolières se font également en gourdes.

« Si l’une ou l’autre de ces conditions ne sont pas remplies, les compagnies pétrolières se sont pas en mesure de s’approvisionner sur le marché international, pour satisfaire les besoins des consommatrices et consommateurs haïtiens », lit-on dans la note de l’Appe.

L’État a payé1,3 milliard de gourdes aux compagnies pétrolières sur une dette de 1,5 milliards de gourdes, a fait savoir la veille le ministre de l’économie et des finances Michel Patrick Boisvert, lors d’une intervention publique.

Tout en rassurant que les compagnies pétrolières font de leur mieux pour acquérir les dollars nécessaires aux importations, l’Association des professionnels du pétrole souligne combien les ruptures de stock de carburant résultent d’une insuffisance de trésorerie en dollars américains.

Elle en profite pour faire part des difficultés, auxquelles sont confrontées ces compagnies pour en acheter suffisamment et assez rapidement.

Depuis décembre 2021, l’État a décidé de confier l’importation du carburant aux compagnies pétrolières, en vue de s’assurer que ces opérations se fassent aux meilleurs prix, rappelle l’Appe.

L’augmentation des coûts d’importation, notamment en février 2022, suite aux impacts de la guerre (l’invasion militaire) déclenchée, le 24 février 2022, par la Russie (sur ordre de Vladimir Poutine) en Ukraine, a contraint les compagnies pétrolières en Haiti à dépenser beaucoup plus d’argent pour importer les mêmes quantités de carburant, justifie-t-elle.

Le conflit russo-ukrainien aurait provoqué une augmentation des coûts de transports et des délais de livraison des produits pétroliers.

Face à la rareté du carburant, observée, depuis plusieurs semaines, sur le territoire national, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, le titulaire de facto du Ministère du commerce et de l’industrie (Mci), Ricardin Saint-Jean, a annoncé l’arrivée, ce jeudi 28 avril 2022, à Port-au-Prince, de deux bateaux de produits pétroliers.

Contrairement aux assertions du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (Bmpad), selon lesquelles il n’y aurait pas de rareté de produits pétroliers sur le marché national, beaucoup de véhicules privés, de transports en commun et motocyclettes, ainsi que des usagères et usagers continuent de faire la queue, dans plusieurs pompes à essence, pour tenter de s’approvisionner en carburant.

D’autres stations d’essence gardent leurs portes fermées.

Ricardin Saint-Jean avait souligné qu’une certaine libéralisation du marché national, depuis décembre 2021, en Haïti, serait à la base de ce problème de retard dans la livraison du carburant.

Actuellement, le gallon de gazoline se vend jusqu’à 400.00 gourdes sur le marché parallèle, au lieu de 250.00 gourdes, tarif entré officiellement en vigueur depuis le 10 décembre 2021.

 

 

 

Source:APR

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