L’Opc alerte l’ambassade américaine sur l’impunité persistante en Haïti

L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) exprime ses inquiétudes face à l’impunité, qui règne dans le pays, dans une lettre en date du lundi 25 avril, adressée à la chargée d’affaires ad intérim des États-Unis d’Amérique en Haïti, Nicole Thériot, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Aujourd’hui, aucune société ne peut se construire sur l’oubli et l’impunité, si on veut arriver à l’établissement d’un État de droit axé sur des valeurs démocratiques », déclare l’Opc.

L’Opc souligne combien des moments sanglants et douloureux, caractérisés par des violations massives de droits humains, ont marqué la réalité haïtienne, durant plusieurs décennies.

De telles violations ont été commises sous différents régimes, qui se sont succédé au pouvoir.

La lettre de l’Opc est rendue publique, la veille de la date du 26 avril, consacrée « journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de Fort Dimanche » (sous la dictature des Duvalier, 1957 – 1986).

Le mardi 26 avril 2022 ramène le cinquante-neuvième anniversaire du massacre du 26 avril 1963, perpétré sous François Duvalier et qui a endeuillé de nombreuses familles en Haïti.

Le 26 avril 1986, lors d’un mouvement de protestations pour réclamer justice en faveur des victimes du massacre de 1963, de nombreux citoyens, notamment le militant politique Fred Coriolan, furent massacrés par des militaires devant la caserne de Fort Dimanche à Port-au-Prince.

Les tortionnaires, auteurs, co-auteurs et complices des atrocités n’ont jamais été inquiétés par la justice. De plus, aucune action pénale n’a été engagée pour remonter la responsabilité jusqu’aux donneurs des ordres, déplore l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen.

L’Opc évoque une situation très préoccupante, notamment en matière de lutte contre l’impunité en Haïti.

La question de la documentation et l’incapacité du système judiciaire à assumer ses responsabilités sont parmi les obstacles majeurs y relatifs.

L’Office de la protection citoyenne demande à la chargée d’affaires ad intérim des États-Unis d’Amérique en Haïti d’entamer des pourparlers, avec les plus hautes instances du gouvernement américain, en vue d’une restitution des archives des Forces armées d’Haïti (Fad’h) et du groupe paramilitaire Front révolutionnaire armé pour le progrès d’Haïti (Fraph).

Ces archives ont été saisies en 1994, lors du débarquement des militaires américains en Haïti.

Les Fad’h ont perpétré de multiples atrocités, dont des coups d’État et différents autres cas de violations de droits humains, particulièrement durant la période dictatoriale des Duvalier (1957-1986).

Elles ont été démobilisées par le président Jean-Bertrand Aristide, en 1995, pour être remplacées par la Police nationale d’Haïti (Pnh).

De 1990 à 1994, le Fraph a aussi participé à d’horribles violations de droits humains en Haïti (disparitions forcées, détentions arbitraires, viols et actes de torture et de violence en Haïti).

Dans le cadre de sa campagne de plaidoyer contre l’impunité, l’Opc en profite pour rappeler combien il mène une série d’actions, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale, sur la question des droits humains en Haïti, liée à la violence et à la corruption.

Cette démarche de l’Opc s’inscrrait dans une perspective de promouvoir le droit à la vérité, à la justice et aux réparations pour les victimes directes et indirectes, souligne-t-il.

 

 

 

 

Source: APR

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