Frantz Elbé serait un prédateur de droits humains, met en garde la Fjkl
Frantz Elbé, le nouveau directeur général par intérim de l’institution policière, en remplacement de Léon Charles, depuis le jeudi 21 octobre 2021, aurait été impliqué, en 2004, dans des actes de violations de droits humains, indique l’organisme de droits humains Fondasyon Je Klere (Fjkl), qui accable de reproches Frantz Elbé, à travers un rapport, en date du 26 octobre 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Le respect des droits humains et de la moralité publique doit présider au choix de tout nouveau directeur général de l’institution policière. Ce qui n’est pas le cas avec la nomination de Frantz Elbé comme directeur général de la Pnh », dénonce la Fjkl.
Elle rappelle combien la nomination d’un directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ne doit jamais être prise à la légère pour des raisons purement politiques. Car, il y va de l’avenir de l’institution policière et du pays.
Frantz Elbé, indexé dans la disparition de trois militants politiques
Frantz Elbé et des proches du pouvoir de l’ex-président Jean Bertrand Aristide à l’époque utilisaient des groupes de bandits armés pour terroriser la population, lorsqu’il était responsable de la Police à Grand-Goâve (à environ 64 km, au sud de Port-au-Prince), à un moment où la police fut fortement politisée.
Le militant Stanley Rodney est abattu et Ti nonm A.C. en est sorti blessé, lors d’un mouvement de protestations anti-gouvernementales, maté par la violence par Elbé.
Les militants Pierre Jabin Bellerice, Jean Bed Bellerice et Luxon Obin, s’étaient réfugiés à Delmas 41, pour fuir la répression policière à Grand-Goâve,
Arrêtés le samedi 21 février 2004, vers dix heures du matin, les militants sont, jusqu’à date, portés disparus, souligne la Fjkl.
L’opération a été menée par le responsable du commissariat de Delmas 33, le commissaire Emmanuel Mompremier, le responsable du commissariat de Grand-Goâve, le commissaire Frantz Elbé, le puissant chef de gang Jean Anthony René alias Grenn Sonnen et ses acolytes Jean Joseph Jabnel Casimir alias Gerlad, Closcop Casimir alias Tidas Maradona, Jean Robert alias Jumbo.
« Le risque d’utilisation de la Pnh à des fins politiques est fort avec Frantz Elbé », craint la Fjkl.
Liens supposés de Frantz Elbé avec des milieux criminels
Par ailleurs, « dans la zone de la Croix-des-Bouquets, les premiers cas de kidnapping ont commencé pendant le passage de Frantz Elbé comme responsable du commissariat. Ces cas de kidnapping étaient opérés par les chefs de gang Abraham Pierree et Élie Muller allias Ti Élie, un chef de gang qui résidait à Leroux, dans la zone de Meyer ».
Le bruit courait que Ti Élie apportait de l’argent au commissariat tous les samedis et que le commissaire Elbé aurait été le parrain d’un fils de Ti Élie, rapporte l’organisme de droits humains.
« C’est le gang de Ti Élie, qui avait kidnappé la jeune étudiante, Farah Natacha Kerby Dessources, qui a été violée et torturée ».
« De l’acide avait été déversé dans ses yeux, avant d’être tuée et jetée sur des immondices », avait confirmé l’ordonnance du juge d’instruction Etzer Aristide en date du 30 mars 2009.
Le chef de gang Pierre Abraham, qui opérait à Ganthier, avec sa bande, dans des actes de vols et de kidnapping, a été porté disparu après avoir menacé, en 2008, de dévoiler son lien avec Elbé, reproche la Fjkl.
Frantz Elbé est aussi pointé du doigt dans des actes d’enrichissement illicite.
« Pendant son passage à la Croix-des-Bouquets, comme commissaire municipal, Frantz Elbé a construit à Segur (zone de Santo 17) un immeuble imposant, que même le directeur général de la police à l’époque ne pourrait pas s’offrir. De son vivant, le chef de gang Ti Élie s’était vanté d’avoir construit cet immeuble pour le commissaire. Et au sein de la population, les gens n’arrêtaient pas de déclarer Lajan kidnaping yo ! ».
De plus, Frantz Elbé est propriétaire d’une compagnie privée de sécurité, dénommée Sécurité Plus S.A., alors qu’un directeur général de la Pnh ne peut donc pas, sans conflit d’intérêt, être actionnaire ou propriétaire d’une compagnie privée de sécurité, critique la Fondasyon je klere.
Source: APR