artistes, écrivains, militants et universitaires appellent le gouvernement à ne plus soutenir Jovenel Moïse
Des artistes,militants et universitaires, environ une centaine d’ici et d’ailleurs, dont Noam Chomsky, Naomi Klein, Roger Waters, Svend Robinson, Will Prosper et Alain Deneault ont appelé, dans un texte au Premier Ministre Justin Trudeau, le Canada à cesser de soutenir Jovenel Moïse.
« Il est temps que le gouvernement canadien arrête d’appuyer une dictature répressive et corrompue en Haïti », disent ces personnalités soutenant que Jovenel Moïse avait prolongé son mandat et limogé illégalement des juges de la Cour de cassation, qu’il gouverne par décrets ou qu’il criminalise les manifestations dans les derniers dénouements de la crise.
Dans cette correspondance dont la presse canadienne en a fait l’écho, les signataires ont noté que les représentants du Canada de l’influent « Core Group », composé des ambassadeurs des États-Unis, de la France, de l’OEA, de l’ONU et de l’Espagne, à Port-au-Prince, ont offert à Moïse un important appui diplomatique.
Selon cette lettre adressée à Trudeau, la légitimité de Moïse a toujours été faible, et il a recueilli moins de 600 000 voix dans un pays de 11 millions d’habitants. À partir de l’éclatement des manifestations massives contre la corruption et contre le Fonds monétaire international (FMI) au mois de juin 2018, Moïse n’a pas cessé d’accroître la répression.
Le document avance qu’un récent décret présidentiel a criminalisé les personnes qui dressent des barricades de protestation, considérant ce geste comme du « terrorisme », tandis qu’un autre décret a créé une nouvelle agence de renseignement ayant des agents anonymes autorisés à infiltrer et à arrêter toute personne considérée comme se livrant à des actes « subversifs » ou menaçant la « sécurité de l’État ».