12 janvier 2010-12 janvier 2021, où sommes-nous avec l’économie haïtienne ?

Ce mardi 12 janvier 2021 ramène le 11e anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Une journée déclarée ‘’journée de commémoration et de réflexion à la mémoire des victimes’’, mais qui devrait nous permettre aussi de questionner ce qu’on a fait de l’économie haïtienne au cours de ces 11 dernières années, alors qu’on croyait qu’Haïti allait être mise sur la trajectoire de la croissance, de la création d’emplois massive pour l’amélioration des conditions de vie de la population avec l’argent du CIRH, l’argent du programme petrocaribe, l’argent des dons officiels et l’argent des contribuables dans les budgets du pays, à travers ce grand Plan Stratégique de Développement d’Haïti ; le PSDH qui avait prévu une croissance moyenne de l’économie de 5% l’an à l’horizon 2030.

Si des efforts ont été consentis pour que la vie reprenne un an après le passage du séisme, grâce à la mobilisation, la solidarité interne et les supports de nos amis de l’international, les attentes de la population n’ont pas été comblées jusqu’ici, car la reconstruction du pays se fait encore attendre. Cette reconstruction attendue à travers les 4 grands piliers à savoir, la refondation territoriale, la refondation économique, la refondation sociale et la refondation institutionnelle.

De 2010 à 2020, la croissance moyenne de l’économie haïtienne ne dépasse pas 1%. Beaucoup de promesses n’ont pas été tenues. Beaucoup d’argent ont été dépensés au nom d’Haïti mais pas pour Haïti. Le choix de nos dirigeants et surtout l’instabilité socio-politique, entre autres, au cours de ces 10 dernières années ont affaibli nos institutions et n’ont pas permis à l’économie de prospérer véritablement avec une croissance moyenne d’au moins 5% à 8% l’an dont nous avons besoin sur une période de 25 ans pour réduire la pauvreté de moitié dans le pays.

Ce 12 janvier 2021 doit être aussi une journée de réflexion sur l’avenir d’Haïti, tant sur le plan politique, que sur le plan économique, social et environnemental, tout en pensant également à des mécanismes ou des politiques publiques à mettre en place, en vue de renforcer la résilience du pays  face à ces catastrophes naturelles auxquelles nous sommes encore exposées.

Une pensée spéciale aujourd’hui à toutes les victimes du séisme du 12 janvier 2010, et on espère qu’un jour que la disparition de ces frères et sœurs servira de facteur de motivation pour remettre Haïti sur le chantier de la construction et de la croissance.

 

Riphard Serent, MPA

Economiste

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