Monde – Économie: La levée des sanctions contre l’Iran pourrait bien faire chuter les prix du pétrole et compliquer la situation au Venezuela

Encore une mauvaise nouvelle pour le Venezuela : la levée des sanctions contre l’Iran pourrait bien faire chuter les prix du pétrole dans un contexte ou le pays enregistre l’inflation la plus élevée au monde lit-on dans un article du journal français Le Monde. La hausse des prix dépassera en 2015 la barre des 100 %. C’est l’estimation donnée par le Fonds monétaire international (FMI), jeudi dernier 16 juillet. Banques ou citoyens, beaucoup craignent que le pays ne sombre dans l’hyperinflation. Contrevenant à ses statuts et à la constitution du pays, la Banque centrale du Venezuela (BCV) ne publie plus de chiffres. En février, l’organisme annonçait que l’inflation avait atteint, en 2014, 68,5 % et la chute du taux de croissance 4 %. Depuis, silence radio aucun nouveau chiffre, aucune publication. L’organisation Transparency International a porté plainte le 14 juillet contre le directeur de la Banque centrale du Venezuela pour non-respect de ses obligations. Le FMI prévoit pour 2015 une contraction du PIB vénézuélien de 7 %. Le pays de la « révolution bolivarienne » traverse une grave récession.

 

Partout dans le pays, sur les vitrines des magasins et les cartes des restaurants, les prix sont écrits à la main car ils changent toutes les semaines. « J’ai trouvé au fond du frigo un yaourt périmé depuis deux mois. Le prix sur l’étiquette était deux fois moins cher qu’aujourd’hui. Alors je l’ai mangé », raconte un étudiant. Selon le site web DolarToday, un site d’informations sur le Venezuela, le dollar s’y échange à 625 bolivars. C’est cent fois plus que le taux officiel de 6,3 bolivars. Qui pis est, les salaires des travailleurs ne suivent pas : le salaire minimum est passé de 170 dollars, en septembre 2012, à 14 dollars aujourd’hui. Fidèle à lui-même, le gouvernement fait porter le chapeau de l’inflation et de toutes les difficultés du pays aux entrepreneurs du secteur privé et autres spéculateurs qui joueraient à déstabiliser le pays, avec l’appui de Washington. L’heure n’est pas à l’autocritique : des élections législatives doivent avoir lieu le 6 décembre. Et chacun sait que Nicolas Maduro n’a pas la popularité de son prédécesseur, Hugo Chavez. L’heure n’est donc pas non plus à la dévaluation. La Banque centrale du Venezuela  préfère faire tourner la planche à billets. Les réserves internationales du pays (15,8 milliards de dollars) sont à leur plus bas niveau depuis douze ans.

 

Vraiment difficile cette situation au Venezuela, qui encore une fois doit nous interpeller par rapport au risque de forte inflation et même d’émeute de la faim avec la hausse continue du dollar, mais aussi cela doit augmenter les inquiétudes par rapport au support que nous recevons du gouvernement vénézuélien en termes de financement différé dans le cadre de l’accord de Petrocaribe. Cette source de financement est désormais hypothéquée et laisse Haïti sans repère, sans recours avec ses maigres recettes et de faibles dons conditionnés pendant que les besoins de cette population ne cessent d’augmenter.

 

Etzer S. EMILE, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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