sans eau ni savon, certaines écoles négligent des mesures d’hygiène

Avant la reprise des activités scolaires, le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé un ensemble d’interventions dans les domaines de l’assainissement et de la mise en place des points de lavage des mains notamment au sein des écoles nationales afin de renforcer le respect des principes d’hygiène. Pour cette première semaine de classe, certaines écoles rencontrent des difficultés à faire appliquer les mesures d’hygiène, notamment le lavage des mains.

 

 

 

Revenant des toilettes, sans masque, il se dirige vers un tonneau de chantier bleu d’une capacité de 120 litres. Le robinet ouvert, l’eau se déverse aux compte-gouttes. « On dirait qu’il n’y a plus d’eau », lance tout bas l’élève. Le garçon, âgé de 11 ans, saisit le récipient, l’incline dans l’espoir de trouver un peu d’eau. Au bout de quelques secondes, après avoir tenté désespérément de se laver les mains, il regagne sa classe. Il n’était même pas encore 10 heures que le point de lavage des mains, déjà dépourvu de savon, de l’école nationale République Centre-Africaine était à sec.

Un responsable de cette école qui accueille environ 200 élèves nous a confié que c’est le directeur qui s’est démené pour trouver le tonneau (drum) et le remplit tous les matins avec son argent. Même si l’établissement scolaire dispose d’un réservoir d’eau, comme c’est le cas à l’école nationale Thomas Madiou qui comprend les trois cycles du fondamental, un seul seau, sans savon, pouvant contenir à peine trois gallons d’eau, est disposé à l’entrée. Le censeur de l’école le remplit avant la rentrée de chaque vacation.

Mis à part l’envoi par la Direction départementale de l’Éducation de l’Ouest d’un nombre de masques correspondant à l’effectif de l’école, il revient aux directions de se débrouiller pour trouver l’eau, du chlore et du savon pour imposer l’application des gestes barrières. Par conséquent, certaines écoles du réseau privé ont tout mis en œuvre pour s’assurer que le protocole pédagogique et sanitaire du MENFP soit respecté. Comme on l’a observé à l’école Sainte-Trinité qui, en plus d’une prise de température à l’entrée, a installé 15 points de lavage des mains avec de l’eau chlorée et du savon.

Le contraste est saisissant entre les écoles privées et publiques dans l’application du protocole sanitaire.

Contrairement à l’annonce du ministère de l’Education nationale selon laquelle les écoles nationales allaient bénéficier de l’aide de ses partenaires – dans les domaines de l’assainissement et de la mise en place des points de lavage des mains notamment au sein des écoles nationales afin de renforcer le respect des principes d’hygiène –  puisqu’elles ne reçoivent plus aucuns frais de la part des élèves, rien n’a été fait. Ces établissements scolaires publics ne sont pas en mesure de couvrir de telles charges.

Pour Fédorah Pierre-Louis, directrice d’engagement public à World Vision qui est impliquée dans la protection de l’enfance, « la réussite scolaire est importante mais le bien-être de l’enfant doit primer ». La réouverture des écoles, poursuit-elle, doit se faire dans de «bonnes conditions de sécurité et en cohérence avec le protocole sanitaire» publié par le ministère pour protéger les élèves, le personnel, les enseignants et les famille

« En plus du port de masque, il est essentiel de repenser certains systèmes de fonctionnement, comme la rentrée et la sortie d’école. Certains parents optent aussi pour un couvre visage. Dans le cadre de la réponse à la crise sanitaire, il s’agira essentiellement de renforcer les mesures d’hygiène, les gestes barrières, les mesures de distanciation, le lavage des mains », a conseillé Fédorah Pierre-Louis.

De son côté, Vilherne Petit-Frère, conseillère technique en protection de l’enfant, estime que les enfants, les adolescents et les jeunes peuvent jouer un rôle clé dans la mobilisation communautaire et la diffusion d’informations exactes sur la pandémie. «Je pense qu’il est important d’encourager les enfants dépendamment de leur âge et de leur niveau de maturité à jouer leur part pour la protection de tous. La Covid-19 est un problème de santé publique, c’est donc à tout le monde d’appliquer des mesures capables de la freiner », a-t-elle avancé.

Après plus de quatre mois d’arrêt, les activités scolaires ont repris officiellement le 10 août. L’année scolaire sera bouclée officiellement le 22 octobre prochain.

 

 

 

Source: Le Nouvelliste

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