Le peso a chuté de 9,7% depuis le début la pandémie contre une baisse de 24% pour la gourde haïtienne
Le peso dominicain, dans le contexte de la pandémie de coronavirus, a connu à une dépréciation cumulée par rapport au dollar américain de 9,7%, selon les chiffres du ministère des Finances. Cela s’explique par la suspension des opérations des secteurs générateurs de devises comme le tourisme et qui s’est ajoutée à la baisse cumulée de 4,6% des envois de fonds au cours des cinq premiers mois de l’année, pendant que la demande de dollar n’a pas cessé d’augmenter. Cela a généré des pressions sur le marché des changes qui se sont traduites par une hausse du taux de change.
Cependant, selon le Trésor dominicain, malgré la plus forte dépréciation de la monnaie, «l’économie nationale a bénéficié de faibles pressions inflationnistes tirées par l’effondrement des prix du pétrole brut suite à la baisse de la demande mondiale». Il précise que l’inflation cumulée au cours des cinq premiers mois de l’année s’est établie à -1,25%, tandis que la variation sur un an mesurée de mai 2019 à mai 2020 était de 0,99%, en dessous de la fourchette cible de 4,0% max ± 1,0% minimum. « En extrayant les composantes les plus volatiles du panier afin d’isoler les mouvements de prix associés aux conditions monétaires de l’économie, l’inflation sous-jacente est observée près de la limite inférieure de la fourchette cible, avec une croissance annuelle de 3,10% ». Le Trésor dominicain, dans le document de base pour la préparation du budget pour l’année 2021, précise que les perspectives de l’économie dominicaine restent encourageantes par rapport à ce qui est projeté pour l’Amérique latine et les Caraïbes. En ce qui nous concerne en Haïti, la pandémie a provoqué une accélération du taux de change qui avait déjà une tendance haussière. De mars à maintenant, la gourde a perdu environ 24% de sa valeur, et l’inflation de mai soit 23% est devenu l’inflation la plus élevée depuis 16 ans. Le chômage augmente, les prix augmentent, l’insécurité , la rareté de carburant et le blackout contraignent les gens à rester chez eux et les entrepreneurs à produire à capacité limitée ou à fermer boutique. Le pays n’est pas dirigé. Il n’est plus un secret. L’économie paie les conséquences, la lutte contre la pauvreté devient juste un souhait.
Etzer Emile
Radio Vision 2000