Aller à la banque, un vrai calvaire
Avec les nouvelles mesures prises par les banques commerciales de réduire leur horaire de fonctionnement, c’est la ruée tous les matins vers les succursales. Ce lundi, l’embouteillage était encore plus expressif dans plusieurs annexes de banques de l’aire métropolitaine. Depuis 8 h de longues files d’attente ont été observées dans les succursales de la Unibank, de la Sogebank, de la Banque nationale de crédit (BNC) et de la Banque de l’union haïtienne (BUH).
Aller à la banque devient un exercice de plus en plus difficile. En deux semaines les horaires de fonctionnement des banques commerciales sont passés de 9 h a.m. à 2 h à 9hres à midi. Ajoutez à cela des mesures de distanciation sociale adoptées. Conséquences : moins de clients à l’intérieur des succursales, de longues files d’attentes à l’extérieur et moins de temps pour effectuer ses transactions.
Ainsi, les clients mettent plusieurs heures à effectuer une transaction qui dure ordinairement quelques minutes. « J’ai passé plus de quatre heures d’horloge à la banque rien que pour retirer mon misérable salaire », a déploré un père de famille avant d’ajouter qu’il est inconcevable que les banques fonctionnent durant seulement trois heures par jour.
L’on est au début du mois. C’est donc le temps des salaires. Dans les conditions normales, c’est l’embouteillage à la banque. Réduire l’horaire de fonctionnement complique davantage la situation. Les lignes se forment de plus en plus tôt pendant cette période. Alors que le nouvel horaire est de 9 h à midi, dans plusieurs artères de l’aire métropolitaine, des gens se postent depuis 7 h 30 devant les banques pour avoir la chance d’effectuer leurs transactions.
Comme il n’est jamais agréable d’attendre dans ces moments, les nerfs sont à fleur de peau. « C’est insupportable », tempête un client. A un moment où le coronavirus se répand peu à peu dans le pays, les gens sont obligés de s’empiler pour effectuer une transaction. C’est d’autant plus critique quand aucune disposition n’est prise pour alléger la peine des clients à l’extérieur. L’ambiance est de loin détendue. Les mesures de distanciation sociale à l’intérieur des banques et de réduction du nombre d’heures de fonctionnement sont censées être adoptées pour limiter la propagation du Covid-19, donc en faveur des clients, mais ce sont ces derniers qui en sortent victimes.
Dans la grande majorité des cas, il n’y a même pas un arbre dans les parages des banques. On fait ses transactions sous un soleil de plomb. Le plus dur est qu’il est impossible de mettre en pratique les gestes barrières prônés par les autorités gouvernementales. Des exclamations, des jurons et des menaces pleuvent. En agissant ainsi, certains y entrevoient une forme de punition. Le nombre de clients ne décroit pas. « Si l’on veut réduire le nombre d’heures de fonctionnement, il faut compenser ce manque par le la mise en fonction de plus de guichets de service », a conseillé un client visiblement épuisé.
Source: Le Nouvelliste