Haïti-Coronavirus : Faut-il craindre le pire pour notre pays dans les prochains jours ?
La situation parait jusqu’à présent stable sauf que l’esprit de nos dirigeants semble dire le contraire. Les interventions de certains ministres au centre d’informations permanentes sur le coronavirus(CIPC) ne rassurent pas les citoyens.
Des ministres qui ne mesurent pas leurs propos s’attaquent à la presse même si le Ministre de la culture et de la communication Pradel Henriquez a tenté de mettre un bémol, c’est certain que la presse ne laissera pas passer sous silence les propos du ministre des sports, de la jeunesse et de l’action civique Max Attys qui demande aux journalistes de renoncer à l’essentiel de leur travail qui est de critiquer les actions gouvernementales.
Le ministre a même paraître vendre la mèche sur l’arrestation vendredi dernier du journaliste Luckner Désir par le commissaire du gouvernement. Il a pointé du doigt M. Désir qui, selon lui, a été trop tranchant dans ce moment exceptionnel que vit le pays. Mais les journalistes sont-ils responsables du manque d’infrastructures sanitaires ? Sont-ils responsables de la disparition des millions de dollars affectés à la construction d’hôpitaux ? Le mal proviendrait-il du fait que des questions sont posées sur la non réalisation des travaux annoncés par le gouvernement avec des bâtiments d’hôpitaux qui restent inachevés ?
Il faut éviter le coup des animaux malades de la peste. Il est vrai nous sommes à l’heure du Coronavirus, mais la fable de Lafontaine l’explique bien. Et un proverbe créole l’illustre mieux » Ou kite mo a wap vinn kriye bo sekey ». Le Ministre n’a annoncé aucune mesure en termes d’actions civiques pour accompagner la population.
La ministre du tourisme Myriam Jean a bien illustré la question ce lundi lors de son intervention jugée floue mais qui répond à un scepticisme de la population qui voit un manque d’initiative, de cohésion, d’innovation dans les actions gouvernementales. La ministre a clairement indiqué qu’il s’agit d’un mal avec des opportunités. Pourquoi les ministres préfèrent s’apitoyer sur le mal au lieu d’annoncer de bonnes nouvelles car il y en a. Par exemple, le Dr. Paul Farmer a souligné au micro du journaliste Frantz Duval du Nouvelliste que le pays peut s’en sortir comme le Rwanda si nos dirigeants suivent ce modèle africain.
« Les dirigeants de ce pays de l’Afrique de l’Est ont eu le comportement adéquat, notamment en fermant leurs frontières, en réassignant des milliers de travailleurs de la santé et d’autres travailleurs à appliquer à la fois des mesures de confinement et des soins cliniques améliorés » peut-on lire dans les colonnes du Nouvelliste de ce weekend. Personne ne dira le contraire de cet infectiologue grand connaisseur du pays. Ce Médecin a consacré sa vie à lutter contre la pandémie du Sida, de la Tuberculose à travers des structures sanitaires solides laisse entendre que le BIG ONE est à craindre pour les dirigeants doivent pour contenir la pandémie. Haïti a déjà la pratique du Choléra, même les deux infections ne sont pas les mêmes, mais la population est la même avec les mêmes coutumes et le MSPP et ses partenaires connaissent bien le terrain.
Les citoyens ont été stupéfaits d’entendre un ministre des travaux publics, transport et communications invité des bandits à déposer les armes. L’intention n’est pas mauvaise, mais il fallait que le ministre Joacéus Nader annonça des mesures du SNGRS pour nettoyer les rues de concert avec les mairies, la police et d’autres institutions non gouvernementales qui seraient trop honorées de supporter l’initiative. Cela apporterait plus de quiétude à l’esprit des citoyens qui attendent du concret.
Faut il craindre le pire dans les prochains jours ? Le gouvernement à tout intérêt de rassurer la population qui n’arrive toujours à visualiser la concrétisation des actions pour faire à cette pandémie qui a déjà tué plus de 70 000 personnes dans le monde.
Source:HPN