Haïti-insécurité: Youri Latortue écrit à Michel-Ange Gédéon et propose 12 mesures
Face à la recrudescence de l’insécurité dans le pays, le sénateur Youri Latortue a écrit au directeur général de la PNH pour exprimer ses préoccupations. Dans cette correspondance, Youri Latortue propose 12 points à Michel-Ange Gédéon.
Dans une correspondance adressée au directeur général de la police nationale d’Haiti (PNH), Michel-Ange Gédéon, dont copie est parvenue à la rédaction de Haïti Press Network (HPN), le sénateur Youri Latortue a exprimé ses préoccupations face à la montée de l’insécurité dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et certaines zones reculées du pays.
Pour résoudre ces problèmes sur le long terme, le parlementaire a proposé au Directeur général de la PNH 12 points prioritaires répartis en 3 catégories.
Des mesures administratives et logistiques
Le sénateur Youri Latortue propose à Michel-Ange Gédéon de: – – Redéfinir la carte opérationnelle de la police pour identifier toutes les zones à haut risque en vue d’assurer un meilleur déploiement des unités spécialisée.
– Augmenter l’effectif disponible pour servir la population, en réduisant de 50% le personnel de police détaché au service personnel des autorités étatiques.
– Assurer le paiement sans retard et en priorité des obligations dues aux policiers, et l’exécution de tous les bénéfices qui leur ont été promis.
– Identifier, révoquer et procéder à l’arrestation des policiers impliqués dans les activités de gangs.
Des mesures opérationnelles et de renseignement
Dans le souci de mieux planifier les opérations de la police, l’ex président du grand corps demande au DG de la PNH d’adopter les mesures suivantes:
– Assurer que les opérations soient coordonnées, programmées et exécutées sous la gestion professionnelle exclusive du commandement de la PNH et mettre sur pied une brigade de renseignement criminel.
– Établir des « barrages filtrants » de police dans toutes les zones instables afin d’empêcher les attaques meurtrières sporadiques comme celles de Carrefour-feuilles, sans pour autant nuire au fonctionnement quotidien des citoyens.
-Soumettre tout véhicule, au besoin, sans exception pour les plaques officielles, étatiques ou palais national, à des fouilles opérationnelles en respectant les prescrits professionnels en la matière.
– Effectuer des patrouilles de jour comme de nuit au niveau des grands axes routiers, et étendre les services de la police judiciaire aux ports et aux aéroports pour contrôler les entrées et les sorties des armes et munitions.
Mesures de contrôle des armes en circulation
Pour mieux contrôler les armes qui circulent dans le pays, le coordonnateur de Ayiti An Aksyon propose à Michel-Ange Gédéon des mesures très sévères, telles que:
– Demander à tout citoyen possédant une arme pour leur défense dans les limites de leur domicile de la déclarer à la police pour être légalisée. Dans le cas contraire, la police prendra les mesures qui s’imposent.
– Faire un inventaire de toutes les armes achetées par l’État haïtien et les comparer avec le stock actuel pour localiser les armes manquantes.
– Identifier et désarmer tous les groupes armés rattachés à divers corps du gouvernement, et en particulier au ministère de l’intérieur et à la secrétairerie d’État à la sécurité publique.
– Renforcer les rapports de proximité avec les leaders moraux des différentes communautés, et utiliser les maisons saisies par l’État pour offrir un service de protection aux informateurs de police lorsqu’ils se sentent menacés.
Une copie de la correspondance a été acheminée aux présidents des deux branches du parlement et aux sénateurs.
La situation sécuritaire du pays est très préoccupante pendant ces derniers jours. Chaque jour des cas d’assassinat sont enregistrés dans certaines zones du pays et dans la Capitale en particulier. Ce lundi encore, un policier a été assassiné par des bandits dans la commune de cité soleil.
François Jean
HPN