Du Carnaval 2018 à l’incendie du marché en fer, les problèmes n’en finissent pas
Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000
L’actualité économique de cette semaine n’aura pas été terminée avec la réalisation Carnaval 2018 comme prévu, mais plutôt jusqu’ici avec ce tragique incendie au niveau du marché Hyppolite, appelé marché en fer, survenu dans la nuit du lundi 12 Février 2017.
Il s’agit du premier grand choc qu’a subi l’économie du département de l’Ouest pour cet exercice fiscal 2018 ; un important investissement d’environ 18 millions de dollars qui dépasse le budget de près de quatre ministères.
Lors d’une intervention mardi dernier dans une station sœur pendant le Carnaval, le chef de l’Etat a indiqué qu’une vraie évaluation des dégâts infrastructurels et des pertes en marchandises n’est pas encore faite, mais les premiers constats font état des pertes en infrastructures évaluées entre 5 à 7 millions de dollars américains.
De toute façon, peu importe les causes de cet incendie, on n’aurait pas du prendre la gestion de ce grand marché à la légère, car nous connaissons tous cette pratique d’incendie de marché depuis des années pour diverses causes. Causes politiques. Causes de négligence. Causes de règlement de compte. Causes d’accident.
Donc ce grand investissement de 18 millions de dollars américains, qui était d’ailleurs le symbole de la reprise des activités économiques au bas de la ville après le tremblement de terre de 2010, méritait toutes les protections possibles de l’Etat.
Lorsque l’Etat réalise un investissement, que ce soit en partenariat avec le secteur privé (PPP), il doit s’assurer que la sécurité de cet investissement est garantie. C’est ce que nous n’avions pas pour le marché en fer et que nous n’avons pas probablement pour les autres marchés de la capitale.
Il faut dire que la sécurité d’un investissement ne se résume pas en plaçant un gardien à la barrière ou quelques agents de sécurité dans le périmètre de l’investissement, mais il faut aussi s’assurer que les risques sismiques, d’inondation, de cambriolage et d’incendie sont minimisés. Ceci nous amène à nous demander pourquoi par exemple il n’y avait pas une alarme incendie (fire alarm) dans ce grand marché en fer qui attirerait l’attention de tout le monde dès les premières étincelles de cet incendie. Plus loin, puisqu’il s’agit d’un investissement très important pour l’économie et que la technologie nous est grand ouvert, cette alarme incendie pourrait être même connectée avec le système de sécurité des sapeurs pompiers de la commune de Port-au-Prince, s’ils en ont un, ces sapeurs pompiers qui interviendraient rapidement en cas de signe d’incendie, comme on le constate dans des grands pays développés.
On espère que des dispositions seront prises non seulement pour venir en aide à ces marchands et commerçants victimes de cet incendie au marché Hyppolite, mais aussi pour réparer rapidement les dégâts d’infrastructures causés, tout en s’assurant que d’autres marchés ne subiront pas le même sort d’ici dans 6 mois ou avant même la fin de l’année.