La lutte contre la corruption : un chemin durable vers la transformation de l’Afrique 

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

Tel a été le thème central du 30ème sommet de l’Union africaine (UA) qui a débuté à Addis Abéba (Ethiopie) le 28 janvier dernier et qui a pris fin le lendemain lundi 29 janvier 2018.

Ce thème qui concerne la question de la corruption en Afrique sera d’ailleurs l’une des préoccupations majeures de l’UA durant toute l’année 2018, pour dire à quel point que les dirigeants africains, tout comme de beaucoup de pays de notre région, dont la République Dominicaine, comprennent que le chemin de la croissance et de la réduction de la pauvreté dans les pays africains doit et surtout passer par la lutte contre la corruption, un phénomène qui touche pratiquement tous les 4 coins du monde.

Parmi les grandes retombées du 30ème sommet de l’UA figurent la mise en place de la zone de libre-échange continentale (ZLEC), un vaste marché de 1,2 milliard de consommateurs, et, parallèlement à la ZLEC figure aussi le projet d’ouverture du transport aérien au niveau de l’Afrique. Ceci favorisera une plus grande connectivité au niveau du continent, avec un objectif de 300 millions de passagers à l’horizon 2035.

Sur la lutte contre la corruption, thème majeur du sommet, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que  »chaque année, la corruption entraîne un manque à gagner de 50 milliards de dollars américains pour tous les Etats de l’Afrique ». Selon lui, la corruption constitue un frein au développement de l’Afrique, et une source de conflits sociaux et d’instabilité politique.

Il faut dire que des organisations internationales, comme le Fonds Monétaire International (FMI) prend très au sérieux la question de la lutte contre la corruption, un phénomène qui, selon les experts de l’organisation, engloutit chaque année 2% de la richesse mondiale et qui nuit au partage équitable de la croissance économique. Les pots-de-vin versés chaque année dans le monde totalisent entre 1500 à 2000 milliards de dollars américain, soit pas loin du produit intérieur brut de plusieurs pays, par exemple celui de la France, selon le FMI.

Toutes les analyses des économistes montrent qu’il existe une relation étroite et négative entre la corruption et le développement, car tous les pays qui se retrouvent dans la tête du classement de la Transparency International sur l’indice de perception de la corruption sont toujours des pays développés ou des pays à revenu élevé, alors que les pays qui se retrouvent au bas du classement de l’organisation (les mauvais élèves) sont toujours des pays pauvres, sous-développés ou à faible revenu.

La lutte contre la corruption en Haïti doit être poursuivie, car la corruption détruit nos institutions en Haïti. La corruption alimente l’instabilité politique. La corruption favorise l’inefficacité des investissements publics nécessaires à la croissance, et elle est responsable d’une bonne partie de cette pauvreté constatée sur le territoire national.

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