Insécurité alimentaire dans le Nord’Ouest du pays. L’heure est vraiment à l’action
Image: hpnhaiti.com
Plusieurs analystes et directeurs d’opinion continuent d’exprimer leurs préoccupations face à cette vague d’insécurité alimentaire dans le pays notamment au niveau de certaine région. En effet, le quotidien local Le Nouvelliste, a repris cette semaine les résultats d’une récente enquête sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en août 2013 par la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). Selon ce rapport, 18% de la population de chacune des quatre communes du bas Nord-Ouest à savoir Jean-Rabel, Bombardopolis, Baie de Henne et Môle Saint-Nicolas se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire élevée.
Rappelons que selon le Sommet Mondial sur l’Alimentation (FAO, 1996), il y a sécurité alimentaire «quand toutes les personnes, à tout moment, bénéficient d’un accès physique, social et économique à la nourriture en quantité suffisante de façon à satisfaire leurs besoins diététiques ainsi que leurs préférences culturelles, et qui leur permet de mener une vie active et saine ». Donc, globalement, quand il y a un problème de disponibilité, d’accès et d’utilisation, on parle d’insécurité alimentaire.
Parmi les quatre communes du bas Nord-Ouest, Jean-Rabel celle qui est la plus concernée par ce problème. En effet, plus de 60 900 personnes, soit 18% de la population de cette commune, sont frappées par l’insécurité alimentaire. Bombardopolis est la deuxième commune qui a le plus de personnes touchées par l’insécurité alimentaire dans le Nord-Ouest, révèle la CNSA. Sur une population de plus de 34 000 habitants, 18% sont en insécurité alimentaire. Ensuite, vient Baie de Henne, avec également un taux de 18% de sa population évaluée à plus de 26 000 personnes. Enfin, le Môle Saint-Nicolas, qui est une région historique et pleine de potentialités touristiques, n’est pas épargnée par cette situation d’insécurité alimentaire qui secoue la région du bas Nord-Ouest.
On reconnaît que le nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire a connu une réduction considérable pendant l’année 2013, pour passer de 6,7 millions de personnes en 2012 à 3 millions, toutefois ces 13 communes – Ferrier, Belle-Anse, Pestel, Baie de Henne, Bombardopolis, Môle Saint-Nicolas, La Victoire, Anse-Rouge, Bainet, Jean-Rabel, Pestel, Moron, Ile-à-Vache et Ranquitte – ne sont pas arrivées à se protéger face à ce phénomène et continuent de souffrir énormément pour arriver a satisfaire l’un des besoins les plus primaire, se nourrir. En fait, au total 206 000 personnes, dont presque la moitié se retrouve dans les quatre communes du bas Nord-Ouest, sont frappées par l’insécurité alimentaire.
Plusieurs travaux de recherches démontrent que les déterminants principaux de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition notamment dans ces zones du Far-West, sont les contraintes liées à l’agriculture (manque de services, d’intrants et aléas climatiques), la faible diversification agricole, la faiblesse des revenus, le manque de circuits de distribution, l’augmentation des prix sur le marché national et international et enfin la vulnérabilité du pays en général aux catastrophes naturelles.
En fait, ce qui est révoltant c’est que le problème d’insécurité alimentaire et de misère du bas de bas Nord-Ouest ne date pas d’hier. Mais, la question n’est jamais attaquée en profondeur pour arriver à changer les conditions de vie de ces populations. Ce qui est aussi valable pour d’autres communes du pays.
Cette situation grave, doit nous pousser à réfléchir sur les chiffres de croissance économique de 4,3% qu’on vient d’enregistrer en 2013. Dans ce cas la, ne faut-il pas croire qu’on parle d’une croissance qui ne touche pas les fondements de l’économie, ou tout simplement d’une croissance inégale, ou l’argent circule dans certains endroits et ne circule pas dans d’autres. Des investissements très importants dans le bas Nord-Ouest deviennent donc urgents. Cela doit interpeller les autorités de l’Etat Central aussi bien que les collectivités qui selon une approche commune doivent arriver a une augmentation de la capacité productive des agriculteurs par l’amélioration de l’accès aux services de soutien et aux intrants (crédit, encadrement technique), l’appui aux filières agro-alimentaires porteuses par le développement de chaines de valeur, l’appui au développement des petits commerces auprès des femmes et enfin la valorisation des potentialités touristiques de ces zones. Comment concevoir par exemple, Mole St-Nicolas avec ses dizaines de kilomètres de cote, avec des potentialités touristiques et de pèche avec près d’un quart de sa population dans l’insécurité alimentaire ? Le paradoxe aussi c’est qu’il n’y a pas de problèmes d’eau dans la région, avec la présence du fleuve Trois Rivières qui pourrait faciliter toutes sortes de projets agricoles d’envergure pour la consommation locale et les exportations. Il est plus que temps que les autorités concernées gèrent ce problème de famine structurel dans cette zone et que le Nord Ouest devienne une zone ou il fait bon vivre…
Sur le marché local des changes le dollar américain se retrouvait en moyenne à 43 gourdes 75 à l’achat et à 44 gourdes 15 en moyenne à la vente pour ce jeudi 16 janvier 2014. Les banques commerciales de la République Dominicaine achètent en moyenne ce matin la devise américaine à 42 peso 85 et la revendent au niveau des 42 pesos 95.
Chiffre pour aujourd’hui: 54%
Le Département de l’Ouest et le département de l’Artibonite à eux seuls représentent plus de la moitié de la population haïtienne soit environ 54%, tandis que les 8 autres départements combinées représentent 46%.
Etzer Emile, Radio Vision 2000
Il faut aussi que les medias pensent a faire en sorte que leurs ondes parviennent aux populations de ces communes car cela, en effet vous le savez mieux que moi, pourrait au moins les aider a mieux se former et s’informer au moins sauraient- ils réfléchir sur les raisons qui pourraient les porter a faire des choix aux élections .
un regard sur les routes de ce département et les conditions dans lesquelles se fait le transport public peut porter n’ importe qui a se faire une idée du niveau d éducation et de la façon dont ces gens acceptent la misère comme quelque chose qui émane de Dieu.