Haïti : Le RNDDH s’étonne et écrit à Michel Martelly

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a exprimé ses inquiétudes par rapport à la présence, dans l’entourage du président Michel Martelly de certains individus, dont d’anciens policiers à la moralité douteuse.

Dans une correspondance, le RNDDH rappelle au président de la République ses promesses de campagne relatives à l’établissement d’un état de droit en Haïti. L’organisation s’étonne donc de la présence de certains individus de réputation douteuse  dans  l’entourage du chef de l’état.

Le réseau national de défense des droits humains dans sa lettre, cite non seulement des noms d’anciens policiers, mais il fournit aussi  des informations en ce qui a trait  à leur implication dans des activités louches.

C’est le cas par exemple du commissaire principal Didier Seide et Godwork Noël, commissaire municipal identifié au numéro 11-BC-2705 qui ont été   renvoyés de la PNH le 2 mai 2000 pour trafic de stupéfiants de même que  le commissaire  Patrick Dormevil, révoqué lui aussi  pour le même motif  le 21 mars 2000.

Fait aussi partie de cette liste, le commissaire principal Will Dimanche immatriculé au   11-BC-147. Alors qu’il a été remercié le 30 septembre 1997 pour abandon de poste et utilisation des véhicules de la police à des fins personnelles,  Will Dimanche a réintégré les rangs de la police nationale pour y être  licencié une 2^e fois le 15 avril 2004 pour promotion irrégulière, abandon de poste entre autre. Toutefois, depuis 2006, il a été réintégré. Ce cadre de la PNH fait l’objet actuellement d’une enquête policière pour son implication présumée dans l’assassinat de Manoucheka Louis, épouse de l’ancien DDO, Ralph Stanley Jean Brice, tuée le 10 septembre dernier.

Le RNDDH rappelle  d’un autre coté que le 9 septembre 1999, sur ordre du commissaire du gouvernement du Cap Haïtien d’alors, le commissaire municipal Mercin PIERRE, a effectué une  perquisition à l’hôtel « le voyageur de plaine du nord. Au cours de cette opération, plusieurs cadre de la PNH,  des policiers affectés dans le département de l’ouest, des ressortissants colombiens et dominicains ainsi qu’un trafiquant de drogue très connu, Roger Momprevil ont été retrouvés sur les lieux. L’organisation cite les noms de : Didier Seide, commissaire municipal, alors responsable de l’unité de sécurité générale du palais national ; Godwork Noël, commissaire municipal, responsable a l’époque  du commissariat de l’arcahaie ; Lewis Bourgouin, commissaire municipal, responsable du commissariat de Pétion ville ; Dragon Gilbert, responsable de la croix des bouquet ; Patrick Dormevil, commissaire municipal, responsable du commissariat de l’aéroport de port au prince ; Jean Frislet François, inspecteur municipal, affecté au commissariat de l’aéroport.

Une enquête policière conduite par l’inspection générale de la PNH sur ce dossier a révélé qu’une rencontre préparatoire avait été organisée la veille, donc,  le 8 septembre à la résidence du commissaire principal Guy Philippe, à pèlerin 6 avec la participation des agents de la PNH susmentionnés et du commissaire Jacky Nau. Il était question de planifier l’atterrissage d’un petit avion en provenance de la Colombie avec à son bord 450 kilos de cocaïne. Cet atterrissage a eu lieu le 10 septembre 1999, dans la zone de savane carrée une localité située entre les communes de fort liberté et ouanaminthe dans le nord-est. La drogue a été transportée au cap Haïtien dans l’un des véhicules de ces policiers et remise au narcotrafiquant Roger Momprevil pour être acheminée à port au prince.

Le réseau national de défense des droits humains juge anormal que plusieurs de ces policiers incriminés fassent partie  du corps de sécurité de président Martelly et   cherchent à réintégrer la PNH.

En ce sens, l’organisation  exhorte le chef de l’état à se référer au chapitre 4 du manuel du personnel de la PNH portant justement sur la réintégration des agents.

Elle rappelle enfin En fin,  au président de la république  que l’état de droit dont il veut faire un des 4 axes de son gouvernement, suppose une réelle volonté politique afin de favoriser progressivement le respect des  droits sociaux, économiques,  culturels , civils et politiques du peuple Haïtien.

Cela passe  nécessairement par le règne de la loi, une gestion saine de l’état, la lutte contre la corruption, le trafic illicite de la drogue, les crimes financiers, le blanchiment des avoirs et la criminalité transnationale, conclut cette lettre du RNDDH adressée au chef de l’Etat le 9 juin 2011. [jtl/rv2000]