Haïti-Minustah-Conseil de sécurité de l’ONU : Allocution de l’ambassadeur haïtien Denis Régis
Source hpnhaiti.com
Monsieur le Président,
Madame la Représentante spéciale du Secrétaire général,
Excellences, Mesdames, Messieurs,
1- Je me réjouis de l’occasion qui m’est offerte une nouvelle fois de faire valoir la position du Gouvernement haïtien sur l’important Rapport que vient de présenter le Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), conformément à la Résolution 2243(2015) du 15 octobre 2015 du Conseil de sécurité.
2- Qu’il me soit d’abord permis d’exprimer au Conseil de sécurité la vive gratitude du Président de la République et du Gouvernement haïtien pour son engagement indéfectible depuis tantôt douze ans aux côtés du peuple haïtien dans le processus de consolidation de l’État de droit et de la démocratie en Haïti.
3- Le Gouvernement haïtien tient à féliciter également le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur BAN Ki-Moon, pour la qualité de son rapport au Conseil de sécurité. Ce document témoigne, s’il en était encore besoin, du leadership dont il a constamment fait preuve pour assurer la réussite du mandat de la MINUSTAH. Avec le souci de l’équilibre et de l’objectivité qu’on lui connait, il analyse en profondeur les différentes dimensions de la crise haïtienne découlant de l’interruption en janvier 2016 du processus électoral, les difficultés d’ordre institutionnel, les obstacles structurels et conjoncturels auxquels le pays est confronté à ce tournant critique, et fait part de ses préoccupations concernant les défis nombreux qui se posent, en matière de sécurité, de droits de l’homme ou sur le plan humanitaire. Il se penche, également sur les avancées réalisées, tout en soulignant le chemin qui reste à parcourir en vue de parachever le cycle électoral en cours, qui, tout le monde le sait, revêt une importance cruciale pour la stabilité à long terme du pays.
4- Le Gouvernement a pris bonne note des observations du Secrétaire général. Le retour à l’ordre constitutionnel le 07 février 2017, telle est en effet l’ardente obligation qui incombe aux autorités haïtiennes. Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Jocelerme PRIVERT, en a fait l’axe essentiel de son action à la tête de l’État. Comme il l’a souligné à maintes reprises, notamment le 23 septembre 2016 à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, il n’a d’autre mandat que celui dont il a été investi par l’Assemblée nationale aux termes de l’Accord du 05 février 2016, à savoir le parachèvement et la conclusion du processus électoral. Fort de cette responsabilité historique, il met tout en œuvre pour instaurer les conditions propices à l’organisation par le Conseil électoral provisoire (CEP) d’élections présidentielles et législatives libres, inclusives et honnêtes, permettant le renouvellement et la normalisation de nos institutions démocratiques.
5- Les résultats obtenus à ce jour sont probants : le Conseil électoral a pris sa vitesse de croisière. Le processus électoral va bon train et ce, en dépit des aléas d’une conjoncture économique et financière des plus difficiles, marquée entre autres par le gel ou la réduction de l’aide au développement. Sur un budget total estimé à 55 millions de dollars, le Gouvernement a déjà décaissé une première tranche de 25 millions de dollars devant permettre au CEP de réaliser le premier tour des joutes électorales. La campagne a été lancée le 23 août. La refonte de la machine électorale, rendue plus fiable conformément aux recommandations de la Commission indépendante de vérification électorale, garantit la tenue d’un scrutin honnête et transparent. Le premier tour des prochaines élections était prévu le 09 octobre 2016.
6- Ces élections à venir représentent un passage obligé. Elles seules permettront de dissiper « l’incertitude politique persistante » dont fait état le Rapport, de surmonter la crise institutionnelle et de s’attaquer enfin aux carences structurelles qui entravent l’entreprise de modernisation économique et sociale du pays et sont autant d’obstacles au plein épanouissement des droits de l’homme.
7- Le Gouvernement est reconnaissant au Secrétaire général d’avoir salué dans son rapport les « signaux prometteurs » qui se reflètent dans « l’engagement des autorités haïtiennes d’assumer une meilleure prise en charge de toutes les facettes du processus électoral en cours, y compris les volets financier et opérationnel ».
8- De même, il lui sait particulièrement gré de l’appel à une collaboration constructive lancé à tous nos partenaires internationaux de coopération pour qu’ils envisagent l’octroi de « contributions additionnelles visant à renforcer les capacités du Conseil électoral à gérer les aspects logistiques du processus électoral ».
9- Enfin, le Gouvernement s’associe pleinement à l’invitation qui leur est lancée de « redéployer des missions d’observation électorale et des missions d’experts … afin de diversifier les paliers d’examen approfondi et de favoriser la confiance dans le processus électoral ».
10- Sur le plan de la sécurité, le Gouvernement considère que, dans le contexte actuel, le soutien de la MINUSTAH à la Police nationale d’Haïti en vue de renforcer le climat de sécurité indispensable à la réussite du processus électoral demeure un élément crucial. Voilà pourquoi il prend note avec le meilleur intérêt de la recommandation faite par le Secrétaire général de « proroger le mandat de la MINUSTAH pour une période additionnelle de six mois, soit jusqu’au 15 avril 2017 ».
11- En ce qui a trait à une présence à plus long terme de la MINUSTAH, le Gouvernement est favorable à l’envoi, après les élections, de la mission d’évaluation stratégique, dont le principe a déjà été convenu. Il est bien entendu qu’il appartiendra au prochain gouvernement sorti des urnes de définir conjointement avec……lire la suite sur hpnhaiti.com