Haiti/DISCOURS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, MICHEL JOSEPH MARTELLY AU SOMMET DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’AMERIQUE LATINE ET DE LA CARAIBE
Monsieur le Président de la République Bolivarienne du Vénézuéla, S.E. Hugo Chavez,
Mmes, MM. les Chefs d’État et de Gouvernement,
M. le Président, le peuple haïtien me prie de vous saluer, et vous souhaite un prompt rétablissement.
Comme l’ont dit mes prédécesseurs, on vous connait comme un combattant ; et on est certain que vous allez encore une fois gagner cette bataille. Vous êtes dans nos prières.
Je profite de l’occasion pour vous remercier pour l’appui que vous apportez à Haïti. L’appui le plus important que vous nous apportez, bien avant le tremblement de terre et que vous continuez à nous apporter est, sans conteste, le « Petro Caribe ». Le programme de « Petro Caribe » nous permet d’adresser ceux qui sont dans la plus grande misère. Et puisque c’est cela mon combat, je vous dis merci de nous en donner l’opportunité.
Je dis aussi merci au Président Raul Castro pour ses propos élogieux.
Pour revenir au thème du jour, je dirai tout simplement : quoi de mieux de s’unir pour combattre des maux qui nous sont communs ? Des maux tels que la faim, la misère, la pauvreté, l’analphabétisme? Je me demande même si nous ne sommes pas en retard ?
Nos ancêtres, par le passé, se sont battus pour faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Et quand ils devaient gagner, ils se sont mis ensemble. Au point qu’on pourrait se demander si ce n’était pas une complicité. Une complicité entre Dessalines, Pétion, Miranda, Bolivar, Jose Marti qui nous a permis de gagner. Ils se sont unis, entre aidés, protégés, dans le but de devenir plus forts pour gagner. Aujourd’hui, notre combat à nous est contre les maux que j’ai cités plus haut. Et c’est en nous mettant ensemble que nous pourrons gagner ces batailles.
Je saisis l’opportunité pour remercier l’équipe pour le vote de la résolution sur la reconstruction d’Haïti. Haïti vit des heures d’espoir. Aujourd’hui, grâce au programme de « Petro Caribe », nous construisons des logements sociaux, près de trois mille quatre cents (3400). Nous avons aussi un programme identique à celui de Bolsa Familia que nous mettons sur pied.
Haïti a décidé de rompre avec son passé de mauvaise gouvernance. Et je commence déjà à prendre des mesures pour aider les plus vulnérables. Plus de 70% de la population vivent avec seulement 2$ par jour. Ceci doit changer. Et pour le changer, mon gouvernement travaille jour et nuit pour soulager la misère infra humaine et la pauvreté extrême.
Le tremblement de terre a détruit quatre mille deux cent soixante huit (4268) écoles. Dans ce domaine, nous avons beaucoup à faire. Mais déjà, nous avons mis sur pied un programme pour les enfants de 6 à 12 ans. Et grâce à une surcharge sur les appels téléphoniques, aujourd’hui nous payons l’école pour neuf cent trois mille( 903.000) écoliers. Neuf cent trois mille ( 903.000) écoliers ! C’est la première fois de l’histoire d’Haïti qu’un gouvernement permet à autant d’enfants d’aller à l’école. Notre objectif est d’envoyer tous les enfants à l’école.
Le transport scolaire est aujourd’hui gratuit. Grâce à une initiative du gouvernement, deux cent vingt neuf (229) bus sont mis à la disposition des enfants qui vont à l’école.
L’assistance sociale dont je vous parlais plus haut et qui s’appelle ABA GRANGOU, en espagnol NO MAS HAMBRE, existe grâce aux fonds du Petro Caribe. Et nous allons apporter une assistance sociale directe à cent mille (100.000) mères ayant leurs enfants à l’école et vivant dans la misère la plus affreuse.
Mon gouvernement compte faire appel aux investisseurs du monde entier, en particulier les entrepreneurs de la Caraïbe et de l’Amérique Latine pour investir en Haïti dans tous les domaines : la pèche, la culture, le tourisme, les infrastructures, l’énergie et j’en passe. Ceci, dans le but de stimuler l’économie haïtienne, pour une politique d’inclusion sociale, permettant à ceux qui sont dans la misère extrême de trouver un emploi.
Ce regroupement donne de l’espoir. La solidarité, la fraternité, la sincérité, le respect sont les traits qui prédominent dans cette coopération Sud-Sud, incluant les Caraïbes.
A Cuba, j’ai retenu un commentaire qui m’a beaucoup frappé, quand un haut cadre du gouvernement s’est exprimé en ces termes : « Nous ne donnons pas ce que nous avons de plus, mais nous partageons ce que nous avons ».
Aujourd’hui, Haïti a un certain retard. Hier, nous étions les leaders. Nous avons changé le cours de l’humanité. Mais qui sait où nous serons demain ? Seulement à travers la solidarité, la fraternité, nous pourrons garantir nos lendemains. J’accueille donc favorablement cette proposition d’intégration de complémentarité entre nous.
Présidente Hugo Chavez, el pueblo haïtiano te quierre con todo su corazon. Gracias .
Caracas, le 3 décembre 2011.