Le cri des groupes musicaux méconnus ou inconnus: Une revendication légale de leur droit d’existence et d’appartenance

Source Jean-Robert Noel / robertnoel22@yahoo.com  || radiotelevisioncaraibes.com

Dans tout marché, la compétition est de mise. Cependant dans le monde du konpa dirèk, les musiciens et les animateurs n’établissent pas la différence entre la compétition et la polémique. Des fois, ils permutent l’une et l’autre. En sus, ils catégorisent les groupes musicaux en deux entités: les « Ti Djaz » et les « Gwo Djaz ». Pourtant, tous ces orchestres évoluent sur la même scène de la musique de danse: le konpa dirèk. Donc, ils offrent le même produit aux consommateurs. Aujourd’hui, ils revendiquent leur droit d’existence et d’appartenance à l’industrie musicale haïtienne.

La compétition aide à l’avancement des groupes 

Toute compétition exige une comparaison de la qualité des produits qu’offrent des concurrents établis dans un même marché. La polémique crée plutôt la controverse et force à formuler des critiques acerbes, allant jusqu’à insulter celui qu’on attaque verbalement. Elle se réfère à une dispute agressive, où des fois, la vie privée des acteurs devient publique. Considérant de tels faits, il y a lieu d’observer la compétition entre les orchestres qui offrent le konpa dirèk comme marchandise. On ne peut exclure les soi-disant « Ti Djaz » qui font de leur mieux pour se placer sur l’échiquier musical. Il y a de ces groupes musicaux qui jouent aussi bien, et même mieux, que certains orchestres qui se disent les ténors de cet univers.

La compétition tient une fonction régulatrice liée à la théorie de l’offre et de la demande. Tous les groupes fictivement placés au bas de l’échelle de la compétition partagent les mêmes aspirations et les mêmes rêves. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour gravir les échelons et concrétiser leurs rêves.  Cependant, un handicap majeur leur interdit une telle ascension: la discrimination. Une vieille tendance continue son chemin. On remarque clairement qu’aux festivals, les « Gwo Djaz » ne veulent pas jouer avant les « Ti Djaz ».

Une telle constatation est faite aussi au niveau des soirées dansantes, où les orchestres de renom refusent de partager la scène avec eux. Ce problème existe non seulement en Haïti, mais également en diaspora. C’est un phénomène qui atrophie l’évolution du konpa dirèk.  Il faut que des mesures soient prises pour changer cette situation. Il serait avantageux si ces groupes créent une association légale et deviennent membres d’un syndicat de musiciens qui se chargerait de la négociation de leurs contrats et défendrait leurs intérêts immédiats.

Plaidoyer pour un changement en profondeur  

Les responsables de ces groupes musicaux doivent agrandir le champ de leur évolution. Il n’y a pas que le petit marché musical haitien qui soit capable d’absorber les œuvres de ces artistes. Le grand problème des dirigeants d’orchestres haïtiens demeure la canalisation de ces produits vers des marchés étrangers plus ouverts. Il faut leur pardonner, car bon nombre d’entre eux ne savent pas ce qu’ils font.  Ce sont pour la plupart des autodidactes en stage permanent qui ne voient pas plus loin que leur ombre. Ils font souffrir les musiciens et leurs groupes sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Pourquoi refusent-ils d’explorer d’autres univers?

Il est fort probable qu’aucun de ces groupes en question ne s’inscrive à l’association à laquelle on fait référence ici, puisqu’ils se considèrent tous déjà des têtes de pont de la musique haïtienne. Auteur de l’article: Robert Noël. Tant qu’on ne peut s’auto-évaluer sans tricher, on risque de se croire plus grand que le monde. Une telle attitude peut conduire dans l’abîme au plus vite. Se croire être ce qu’on n’est pas est une phase latente de folie. Pour réussir dans la vie, on doit au prime abord apprendre à se connaître. Car celui qui se connaît bien, connaîtra l’univers et ses secrets. Il faut ensuite demander conseils quand besoin se fait sentir. On doit se rappeler que l’apprentissage transcende les âges. Les expériences vécues de nos prédécesseurs doivent aussi nous servir de guide.

L’effort des groupes méconnus ou inconnus doit être pris en considération puisqu’ils existent malgré les barrières dressées devant eux. Ils font tous preuve de résilience, caressant l’espoir d’un lendemain meilleur. Un jour, le vent changera de direction. Espérant qu’un changement en profondeur s’opère dans le monde du konpa dirèk, on souhaite du succès aux groupes victimes de cette forme de discrimination liée à l’incompréhension de certains animateurs de radio, des promoteurs et des orchestres qui s’autoproclament leaders de l’industrie musicale haïtienne.

On ne saurait oublier de mentionner que l’entraide peut être utilisée comme lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com

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