Haïti – Économie: Le coût de la vie en nette hausse à Port-au-Prince

Source Carlin Michel | Le Nouvelliste | radiotelevisioncaraibes.com

Une visite dans différents marchés publics de la zone métropolitaine a permis de mettre en exergue la réalité de la cherté de la vie. Les marchands dénoncent la hausse du coût de la vie depuis la hausse du taux de change au détriment de la monnaie locale sans compter la crise électorale qui a abouti à l’avortement des élections législatives et présidentielle du 24 janvier dernier.

Du marché du Canapé-Vert au marché Hyppolyte, en passant par le marché Salomon, le constat est le même partout. Les prix des produits de première nécessité s’envolent. Les prix du riz, du maïs, du blé ou du haricot ont connu une hausse vertigineuse au cours de ces dernières semaines. La hausse fulgurante du taux de change (plus de 60 gourdes pour un dollar) et l’importation de plus en plus massive de produits étrangers accentuent davantage la cherté  de la vie dans un pays où la production agricole et agro-industrielle sont réduites à leur plus simple expression.

Selon des marchands interviewés, le  sac de sucre (roux) de 50 kg se vend désormais à 2 350 gourdes; il en résulte que la grosse marmite (équivalant de 5 livres) se vend à 175 gourdes. Alors que, l’année dernière à la même période, ce même sac se vendait autour de 2100 à 2150 gourdes.

Les prix des haricots suivent la même évolution. La grosse marmite de haricot noir se vend à 375 gourdes, alors qu’elle se vendait sur les marchés informels autour de 230 gourdes ; celle du haricot rouge se vend à 500 gourdes, celle du «pois congo» sec à 325 gourdes. Les prix de tous les autres produits sont également revus à la hausse. Désormais, l’œuf, le lait, le spaghetti, l’huile, les corn flakes, même les serviettes se vendent au prix fort, selon le marché ou selon les caprices du vendeur.

 Le sac de riz de 25 kg se vend à 1 100 gourdes depuis  les événements qui ont causé le report des élections de 2015. Les petits marchands achètent le sac de farine de la même dimension à 1 950 gourdes. Beaucoup de raisons peuvent expliquer une certaine augmentation des prix sur le marché comme la sécheresse qui s’abat sur plusieurs départements du pays, l’évolution du taux de change au détriment de la monnaie locale, la baisse de la production locale et surtout l’incertitude politique qui caractérise  le paysage politique du pays depuis l’annonce des élections générales de 2015.

Cependant, rien n’explique cette escalade vertigineuse des prix de certains produits qui, en quelque mois, ont vu leur prix doublé sur le marché. Un régime de bananes qui se vendait 300 gourdes, il y a un an, voit son prix passer à 600, voire 700 gourdes. Il en est de même pour d’autres vivres alimentaires comme l’igname dont le lot de 250 gourdes se vend aujourd’hui à plus de 500 gourdes.

Joshua Coimin, un jeune cadre rencontré aux abords d’un supermarché de la place, explique avec la rage au cœur sa surprise quand il a vu le prix imprimé sur le déodorant qu’il a acheté, il y a moins de trois mois, passé de 400 à 700 gourdes. C’était le même constat pour les autres articles de toilette exposés dans ce rayon du supermarché.

Ces quelques prix de produits de première nécessité constatés dans différents marchés publics de la zone métropolitaine témoignent du niveau élevé de la cherté de la vie dans le pays. « Avec des prix aussi élevés sur le marché local, les  gens vont mourir de faim», a annoncé un grossiste du marché du Canapé-Vert. Ce dernier prévoit de grands bouleversements dans le pays si rien n’est fait pour calmer cette tendance haussière des prix.

 « Si je trouvais un groupe de personnes pour aller manifester dans les rues contre la cherté de la vie, je laisserais mes activités de côté pour aller y prendre part », a déclaré  une marchande couchée sur ses marchandises. « Nous avons des provisions mais il n’y a pas beaucoup d’acheteurs », s’est-elle plaint. Elle dit ne pas comprendre pourquoi les prix des produits de première nécessité ont autant augmenté dans un court laps de temps. « Si la situation reste ainsi, beaucoup de familles ne pourront pas manger », a-t-elle soutenu.

Les marchands rencontrés dans les différents marchés visités ont fait remarquer lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com

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