Monde – Économie: A 30 dollars le baril de pétrole, état d’urgence économique au Venezuela et tensions au sein de l’OPEP

L’évolution des cours du pétrole sur le marché  mondiale, qui se rapprochaient du plancher des 30 dollars le baril la semaine dernière et qui se détériore ce matin même ($29.26/baril), a aggravé les tensions au sein de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et a obligé le président vénézuélien, Nicolas Maduro, à décréter l’état d’urgence économique ce weekend dernier.

En effet, les cours du pétrole ont perdu plus de 30% en 2015 et plus de 15% supplémentaires depuis le début de l’année 2016 et menacent, d’après certains analystes, de chuter davantage.

 »Il faut bien reconnaitre que nous sommes dans une zone d’incertitude élevée concernant l’évolution du marché du pétrole. Personne n’est vraiment en mesure de savoir jusqu’où la baisse peut aller », a expliqué à l’AFP Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.  »Il y a encore quelques mois, le seuil des 30 dollars le baril paraissait complètement improbable. Aujourd’hui, il est quasiment atteint et on peut donc aller encore plus bas à terme », a-t-il ajouté, tout en penchant personnellement pour un plancher autour des 30 dollars. Les membres du Cartel divergent toujours sur la nécessité d’intervenir pour redresser les cours, malgré l’insistance des pays comme le Venezuela, l’Algérie ou le Nigeria.

Cette dépréciation des cours du pétrole a non seulement exacerbé les difficultés économiques et financières au Venezuela, mais a également aggravé les tentions entre l’Arabie Saoudite qui refuse de réduire son offre sur le marché et l’Iran qui prépare son grand retour sur le marché. Elle affecte les profits de toute l’industrie pétrolière britannique, qui a annoncé la semaine dernière la suppression d’au moins 4,000 emplois dans le monde en deux ans, et grève aussi les budgets des pays producteurs tels que les Etats Unies qui sont contraints à de sévères cures d’austérité, dans un Venezuela en pleine crise où l’état d’urgence économique vient d’être décrété par le président Maduro.

Selon un journal français en ligne (sputniknews), Nicolas Maduro a plusieurs fois déclaré que les difficultés actuelles au Venezuela étaient le résultat  »de la guerre économique de l’opposition, de la chute du prix du pétrole et de la guerre déclenchée par l’impérialisme des Etats Unies contre l’économie vénézuélienne’‘. Il y a environ deux semaines, M. Maduro a formé un nouveau gouvernement dont la tâche consiste à faire face à la guerre économique entamée par la droite et des alliés dans le milieu des affaires.

L’état d’urgence économique au Venezuela permettra au gouvernement de faciliter la procédure d’échange de la monnaie pour accélérer les importations des produits de première nécessité et débloquer des financements supplémentaires à des fins de santé publique, d’enseignement ainsi qu’à d’autres sphères sociales. La situation économique déplorable au Venezuela est aggravée par une crise institutionnelle entre les pouvoirs exécutif et législatif et ne manque pas d’avoir des conséquences directes sur la situation de nos compatriotes Haïtiens au Venezuela évalués à plusieurs milliers.

Nous autres en Haïti, nous ne devons pas ignorer ces récents développements sur le marché mondiale qui commence à avoir des impacts sur l’économie haïtienne, notamment avec ces nouvelles dispositions de baisse des prix des produits pétroliers sur le marché local, qui affecteront les recettes fiscales 2015-2016 et donc probablement la capacité de l’état à atteindre certains objectifs fixés dans le budget de l’exercice.

Riphard Serent, MPA (Policy)

Economiste

Radio Vision 2000

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