Haïti – Économie: Un nouveau bulletin de CNSA signale la hausse des prix des produits alimentaires

La Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) révèle une hausse des prix des produits alimentaires, dans un bulletin alimentaire publié cette semaine soit précisément le 12 octobre 2015.

Selon ce bulletin, les produits de base composant le panier alimentaire affichent une hausse de prix sur les différents marchés régionaux du pays au cours du trimestre juillet-septembre 2015. Cette hausse concerne tant les produits locaux que ceux importés (sauf le maïs importé). Les plus concernés sont le maïs local, la farine de blé et surtout les haricots dont la variation en glissement annuel est de plus de 62% (haricot noir) et plus de 32% (haricot rouge). Or en Haïti, le mois de juillet notamment correspond à la période de récoltes de ces principales cultures, période qui s’accompagne toujours d’une baisse des prix de ces cultures sur le marché. Mais cette année, la production est en-dessous de la moyenne en raison de la sécheresse qui a compromis la grande campagne de printemps.

Dans la foulée, le coût réel du panier alimentaire a augmenté de 2.5% par rapport au trimestre précédent et de 1.4% en glissement annuel en termes réels. Si l’on s’en tient toutefois à son coût nominal, on observe une hausse beaucoup plus significative, soit respectivement de 7.5% et de plus de 11 % par rapport au second trimestre de l’année en cours et à l’année dernière.

Pour ce qui concerne les produits locaux, cette tendance va se maintenir, ce à deux égards. D’une part, le pays va entrer dans une période typique de grande sécheresse (décembre-février) et, d’autre part, le phénomène el niño, qui correspond à une pluviosité inférieure à la moyenne, peut se maintenir jusqu’au début de l’année 2016. A cela s’ajoute la fragilité de la conjoncture sociopolitique en raison des incertitudes liées aux élections prévues pour octobre et décembre. Quant aux produits alimentaires importés, l’augmentation de prix tient à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar, au cours des mois de juin et de juillet, et aux anticipations des agents importateurs face à cette conjoncture incertaine.

Cela constitue donc un ensemble de facteurs pouvant détériorer davantage les conditions de sécurité alimentaire des ménages déjà en crise et en situation de stress alimentaire, particulièrement dans les zones vulnérables. Une situation, somme toute, qui va perdurer même au cours des deux prochains trimestres. En d’autres termes cette tendance de hausse des prix de produits alimentaires risque de perdurer jusqu’à mars 2016.

L’agriculture qui est désormais au centre de tous les programmes de nos candidats à la présidence est beaucoup plus complexe, plus malade, plus vulnérable que ces derniers croient. Ce secteur souffrant nécessitera de grands remèdes sinon il restera rachitique pour une accélération plus poussée de la misère et de l’insécurité alimentaire.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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