Haiti – Économie: Faciliter les investissements dans le secteur touristique en Haïti
L’Association Touristique d’Haïti (ATH) a organisé hier Mardi 11 Aout 2015 une conférence débat à l’hôtel le Plaza sous le thème « Comment bénéficier des avantages incitatifs du code des investissements ». Cet événement a permis aux différents acteurs tels le ministère du tourisme, la commission interministerielle des investissements, le CFI et les operateurs privés du secteur touristique de discuter des avantages incitatifs existants pour encourager les investissements touristiques.
En effet, l’objectif principal était de présenter les différents avantages incitatifs qui sont contenus dans le Code des investissements de 2002 tout en expliquant les étapes du processus et les politiques adressées dans ce code, notamment celles qui son liées à des avantages fiscaux et douaniers que ce soit pour des investisseurs nationaux ou étrangers.
La ministre Stephanie Vildrouin dans son discours d’introduction a encore une fois insisté sur la nécessité pour des operateurs touristiques de faire des demandes au niveaux des instances publiques concernées notamment le CFI pour pouvoir bénéficier de ses avantages qui sont la dans le code d’investissement. Ces avantages font partie d’un ensemble de dispositifs pouvant favoriser l’investissement dans divers secteurs productifs et ainsi offrir un cadre enchanteur pour de nouveaux projets a indiqué dans sa présentation Paul Valmy Eugene, qui est secrétaire exécutif de la commission interministestielle des investissements.
De son cote, le directeur des investissements au ministère du Tourisme, Ulrick Emmanuel Noël, a affirmé que son ministère fait tout afin d’accompagner les investisseurs. A titre d’exemple, les avis d’éligibilité pour obtenir les avantages, sont octroyés dans un délai de 24 heures a-t-il expliqué.
Une présentation du montage des dossiers des demandes d’avantages incitatifs a été faite par Marcus Boereau, Directeur des opérations de Facilitation au CFI, pour permettre une meilleure compréhension du processus par les operateurs touristiques désireux de produire des demandes.
Les avantages incitatifs jouent un rôle important, fait-on savoir. Ils concernent par exemple, l’exonération totale des impôts sur le revenu sur une période qui ne devrait pas dépasser 15 ans, la dépréciation accélérée des biens immobiliers, de l’équipement du matériel, et également l’exonération des taxes locales a l’exception de la patente sans oublier la franchise douanière. Ils sont susceptibles de créer de la richesse. Cependant, malgré ces dispositions, de l’avis du Sénateur Jocelerme Privert, les investissements tardent à venir. La raison est bien simple, le pays fait face à des contraintes d’ordres infrastructurels, institutionnelles et énergétique sans oublier l’atmosphère d’instabilité politique et d’incertitude generalisee qui constituent un frein énorme pour les investisseurs. Comment un investisseur peut se sentir en confiance dans un pays ou le processus électoral n’est pas encore assuré et vraiment crédible ?
Selon le sénateur Privert, en plus des avantages incitatifs, d’autres facteurs doivent être pris en compte pour attirer les investissements et augmenter la croissance du pays.
Il faut attendre encore l’impact positif de ses avantages incitatifs sur l’évolution des investissements dans les secteurs productifs de l’économie, car jusqu’à présent, les investissements se font encore attendre avec un code d’investissement qui date de plus de 10 ans. D’ailleurs l’année 2014 a été terriblement mauvaise avec l’enregistrement de seulement 99 millions de dollars américain d’investissement directs étrangers selon les chiffres de la CEPAL alors que le pays a reçu une moyenne de 150 millions d’IDE au cours des 5 dernières années. Donc, la responsabilité est commune, tous les secteurs, notamment les autorités politiques qui ont l’obligation de travailler afin d’arriver à un environnement des affaires plus attractif, plus stable et plus propice pour attirer des investissements de tailles vers l’économie haïtienne.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
