Monde – Économie: Les jeunes issus de l’immigration souffrent de la discrimination et du manque de perspectives d’emploi
Un nouveau rapport conjoint de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) et de l’Union Européenne révèle que les enfants d’immigrés continuent de rencontrer beaucoup de difficultés pour s’intégrer dans les pays de l’OCDE, notamment dans l’Union européenne, où leurs faibles niveaux d’études font que beaucoup peinent à trouver du travail.
Rappelons que l’OCDE est composé de 34 pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne, Japon, Canada, France et Corée du Sud. D’après le rapport intitulé « Les indicateurs de l’intégration des immigrés 2015 : Trouver ses marques », dans l’Union européenne, le taux de chômage des jeunes nés dans le pays de parents immigrés est 50% plus élevé que celui des jeunes sans origine migratoire.
Même si les jeunes nés dans le pays de parents immigrés ont en général une meilleure situation professionnelle que leurs parents, ils se sentent plus fréquemment discriminés en raison de leurs origines que ne le sont les personnes qui ont immigré elles-mêmes. Ce constat est vrai dans les pays de l’UE, où un jeune né dans le pays de parents immigrés sur cinq estime être victime de discrimination, mais ceci n’est pas observé dans les pays non européens de l’OCDE. « Le lieu de naissance de vos parents influence encore beaucoup vos chances de réussite dans la vie », a déclaré Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE.
« Les pays n’aident pas suffisamment les immigrés et leurs enfants à s’intégrer. Ce rapport tire la sonnette d’alarme et souligne la nécessité de renforcer les politiques d’intégration en vue de tirer le meilleur parti de l’immigration, pour nos économies et nos sociétés, mais aussi pour les immigrés eux-mêmes ». Le rapport OCDE/UE présente la première comparaison internationale détaillée des résultats des immigrés et de leurs enfants dans l’ensemble des pays de l’UE et de l’OCDE. Les indicateurs couvrent des aspects clés de l’intégration, notamment l’emploi, l’éducation, le revenu, le logement, la santé, l’engagement civique et la cohésion sociale. Une attention particulière est accordée aux jeunes issus de l’immigration. Dans l’UE et l’OCDE, la population immigrée a augmenté de plus de 30 % depuis 2000. Une personne sur dix vivant dans l’UE et l’OCDE en 2012 était née à l’étranger, et un jeune sur quatre (15-34 ans) était soit né à l’étranger soit issu de l’immigration. D’après le rapport, les immigrés peu ou pas diplômés enregistrent des taux d’emploi supérieurs à ceux de leurs homologues nés dans le pays, mais restent souvent bloqués dans des emplois peu rémunérés offrant de mauvaises conditions de travail.
En partie en raison de leurs revenus plus faibles, les immigrés sont également plus de deux fois plus susceptibles de vivre dans des logements surpeuplés (19 % contre 8 %) dans la zone OCDE. Un nombre croissant d’immigrés est très qualifié, ce qui est, d’après le rapport, une avancée prometteuse pour les résultats futurs de l’intégration. Un immigré d’âge actif sur trois dans l’OCDE et un sur quatre dans l’UE est aujourd’hui titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur, la plupart obtenant leur diplôme le plus élevé à l’étranger. Dans l’UE, 42 % des immigrés très qualifiés pourvus d’un travail et ayant obtenu leurs diplômes à l’étranger occupent des emplois qui exigeraient des niveaux de formation inférieurs, soit deux fois la part de ceux qui possèdent un diplôme du pays d’accueil.
Voilà une étude intéressante qui met au grand jour les inégalités de chances et des discriminations pour les jeunes issus de la migration évoluant dans les grands pays membre de l’OCDE et de l’Union Européenne. Cela doit nous interpeller en tant qu’haïtiens car plusieurs millions d’haïtiens vivent dans des pays étrangers, soit aux Etats-Unis, en République Dominicaine, Canada ou en France, sans oublier le Brésil qui commence à devenir une terre d’accueil par excellence des jeunes haïtiens. Mais dans quelles conditions ? En tout état de cause, l’étude prouve que des disparités sont criantes entre jeunes immigres et jeunes nés dans les pays développés. Les haïtiens ne doivent pas être exempts de tout cela, en terme de condition de logement, de chômage, de qualité d’emploi et de niveau d’éducation. La situation est complexe ici ou ailleurs, dans son pays comme dans le pays étranger en tant que immigrant. Bref ! Il faut retenir que les jeunes issus de l’immigration souffrent de la discrimination et du manque de perspectives d’emploi dans les pays étrangers.
Etzer S. EMILE, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000
etzeremile@gmail.com