Haïti – Économie: La République Dominicaine a rapatrié 112,193 haïtiens en 11 ans
Selon les données officielles de la Direction générale de la migration dominicaine, la République dominicaine a rapatrié de 2005 à Avril de cette année 112,193 haïtiens soit une moyenne de 10 199 rapatriés tous les douze mois.
En 2014, la Direction Générale de la Migrations Dominicaine a enregistré 13 314 rapatriés, et en 2015, jusqu’à Avril, avec 7229, sans compter les plus 12 165 qui ont traversé la frontière uniquement ces 5 derniers jours volontairement notamment après la date limite des inscriptions pour le plan national d’ajustement des étrangers dans le cadre de l’application de l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle.
L’année où le gouvernement dominicain a rapatrié beaucoup plus d’immigrants sans papiers était en 2006, avec un total de 16 119 personnes rapatriées alors que l’année 2010 a affiché le plus faible nombre de rapatriés, ce qui est justifié par la catastrophe du 12 janvier 2010, qui ralenti les activités de rapatriement.
Les seules données qui contiennent des informations sur le sexe des rapatriés sont pour la période 2011-2015, des données qui montrent la forte présence des femmes dans le rapatriement en Haïti. En effet, entre 2011 et 2015 59,599 femmes ont été rapatriées soit 79,58% contre 47 432 pour les hommes.
Les enfants sont également affectés par le rapatriement, toujours entre 2011 et 2015, 2770 enfants ont été rapatriés soit 4,64% du nombre total de personnes touchées par la réglementation de l’immigration dominicaine.
En ce qui concerne les migrants d’autres pays, il faut dire que la République dominicaine a expulsé 179 personnes d’autres nationalités en 2011 et 146 en 2010 personnes. Donc une moyenne annuelle de moins de 200 personnes contre une moyenne de 10 199 haïtiens rapatriés en moyenne annuellement.
Il est vrai que les dominicains doivent respecter le droit de nos migrants, notamment ceux qui sont nés en République Dominicaine, qui légalement devrait être dominicains, ce qui est en train d’être fait est très condamnable. Des actions pareilles méritent des réponses diplomatiques adéquates.
Mais le fond de la question réside dans notre capacité d’organiser notre pays et d’offrir à la population de l’emploi, et des services publics adéquats. Sinon nos haïtiens vont toujours préférer un emploi de mauvaise qualité accompagné de mauvais traitement que zéro emploi. Donc nous devons mettre nos devoirs au propre pour anticiper ces situations et non agir en pompier et pensant qu’on peut résoudre les problèmes. C’est une crise profonde qu’il faut aborder en profondeur et sur le long terme. Cette approche de réponse humanitaire actuelle montrera ses limites et ne fera pas améliorer les choses.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000