Haïti/RD – Économie: Nouveaux chiffres sur la santé de l’économie dominicaine, des perspectives très prometteuses

Le gouverneur de la Banque centrale dominicaine Hector Valdez Albizu lors d’une conférence de presse hier a affirmé que l’économie dominicaine a enregistré une croissance robuste de 6,5% du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre de cette année fiscale, par rapport à la même période de 2014 tout en affichant des réserves internationales nettes équivalant à 3,4 mois d’importations.

 Avec une telle performance, l’économie dominicaine devient automatiquement le leader de la région de l’Amérique latine et les Caraïbes en termes de croissance, dépassant ainsi la croissance de 5,1% prévue pour le Panama; 4,4% pour le Guatemala, 3,4% pour le Honduras, 2,8% pour le Nicaragua, moins de 3% pour Haïti, 2,4% pour le Chili, le et 2,3% pour le Mexique, pour ne citer que ces pays la.

D’ou vient donc cette performance récente de l’économie dominicaine?  Quand on considère les secteurs de manière séparée, il faut dire que cette croissance significative  de l’économie dominicaine peut être expliquée par la croissance de 14,9% au niveau du secteur de la construction, de 10,6% dans le commerce, 7,4% dans l’intermédiation financière, 6,2% le transport et le stockage, 9,4%, dans l’éducation, 5,8% pour le secteur agricole qui bénéficie d’une main d’oeuvre haïtienne très riche, 5,5% au niveau de la fabrication locale et de 4,9% pour le secteur de l’hôtellerie et la restauration.

 L’un des principaux facteurs qui expliquent cette performance au niveau de l’économie dominicaine est la croissance du crédit au secteur privé. En effet, le crédit au secteur privé, ou encore le crédit accordé aux entreprises a cru à un taux annuel de 13,1%.

Au niveau de la balance des paiements, pour le secteur externe, les résultats préliminaires pour la période de Janvier-Mars 2015 font état d’un excédent du compte courant par rapport aux États-Unis (premier partenaire commercial). Une situation favorable due en grande partie à l’augmentation des recettes du tourisme et la chute des prix du pétrole sur le marché international.

Cette dynamique positive au niveau de l’économie dominicaine a eu en effet des impacts significatifs sur l’emploi et le revenu des dominicains et c’est ce qui explique entre autre pourquoi des milliers de nos Haïtiens manifestent le désir de traverser la frontière pour de meilleures conditions de vie. En fait, selon les estimations préliminaires de la nouvelle Enquête sur la population active nationale, 344 900 emplois ont été créés au cours des 30 derniers mois de la gouvernance actuelle, dont 109 300 nouveaux emplois nets créés entre Octobre 2014 et Avril 2015. Parmi ceux-ci,  85% des nouveaux emplois ont été créés dans le secteur formel, de sorte que l’objectif de générer 400.000 emplois formels en quatre ans pourrait être atteint confortablement. Des résultats qui ont eu des impacts réels sur le revenu et le niveau de la population dominicaine, ce qui met notre voisin parmi les pays à revenu moyen déjà avec un revenu per capita avoisinant les 6000 dollars par habitant soit plus de 7 fois plus élevé que le revenu moyen de l’haïtien.

Qui pis est, les perspectives économiques ici ne sont pas encourageantes, les prévisions du ministère de l’économie tablent sur un taux de croissance de l’économie haïtienne de 2,5%. Un taux très faible pour un pays qui devrait croitre à deux chiffres pour compenser ses déficits d’emploi et de revenus, et qui rêve de devenir pays émergent dans 15 ans. Quand on regarde ces résultats exécrables, si on veut être cohérent, Il faudrait penser à repousser ce délai.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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