Haïti-Sécheresse : Boire, manger, planter… des gestes presque impossibles à Fonds-Verrettes

Correspondance Ethzard Cassagnol

Fonds-Verrettes, [AlterPresse] — Malgré l’arrivée de la saison pluvieuse, en plusieurs points du territoire national en Haïti, particulièrement dans la capitale Port-au-Prince, Fonds-Verrettes et ses communes voisines, à l’image de Ganthier, attendent encore la pluie, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

La sécheresse n’a jamais aussi été tenace, se poursuivant, depuis janvier 2015, après avoir malmené plusieurs zones du pays en 2014.

Les agriculteurs craignent pour leur production, qui a été au plus bas depuis que cette sécheresse s’est installée.

« J’espérais un rendement important de ma plantation de papayes. Mais, j’ai eu le contraire, à cause de la sécheresse continuelle qui a débuté à la mi-octobre 2014 », déclare Alfred, ainsi connu, habitant de Fonds-Parisien, section communale de la commune de Ganthier.

« Jusqu’à cette heure, il n’y a pas de plantation. Le tarissement de la rivière Lastique ne me permet pas d’arroser mes papayes, ni aucun autre produit, d’ailleurs, pour la saison mars-avril (2015) », ajoute Alfred.

Cette saison, celle de printemps (2015), est, généralement, considérée comme la plus importante du pays.

Mais, l’agriculture demeure grandement tributaire de la pluie qui dédaigne encore la zone de Fonds-Verretes, dans le département de l’Ouest.

L’eau potable, une denrée rare

La sécheresse rend également difficile l’accès à l’eau de boisson.

A Fonds-Verrettes, il demeure très difficile d’avoir accès à un récipient de 5 gallons d’eau, qui coûte 35.00 gourdes (US $ 1.00 = 48.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui). Il faut parcourir plusieurs kilomètres jusqu’à la rivière Solyèt (à environ 25 kilomètres) pour trouver de l’eau, non potable.

« Je vais, à Croix des Bouquets, pour rejoindre mes autres enfants. Au retour des pluies, je reviendrai. Pour l’instant, même si nous avons de la nourriture, nous ne pouvons pas préparer à manger…, faute d’eau », explique Magéla Pierre, habitante de Gros Cheval localité de Fonds-Verrettes.

« Mes enfants viennent de passer deux jours à la maison sans aller à l’école, car il n’y a pas d’eau pour préparer à manger, ni pour d’autres tâches », rapporte, pour sa part, Ysmane Charles, habitante d’Oriani, autre localité de Fonds-Verrettes.

Les semences, qui ont commencé à pousser, flétrissent dans les champs, tandis que les animaux dépérissent, car lire la suite sur alterpresse.org

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