Haïti – Économie: Tendance des prix dans l’économie haïtienne pour le mois de Février 2015

L’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) dans sa récente publication a constaté une certaine baisse des prix des produits de consommation sur le marché haïtien au cours du mois de février 2015 par rapport au mois de Janvier 2015. En effet, l’Indice général des Prix à la Consommation (IPC), qui se chiffrait à 225,6 en janvier est passé à 226,2 en Février 2015, accusant ainsi une progression mensuelle de 0,3% contre 0,4% du mois dernier. Toutefois considérant la progression annuelle, l’IHSI a constaté une légère hausse du taux d’inflation dans l’économie qui est passé de 6,5% en Janvier 2015 a 6,6% pour le mois de Février 2015.

Selon certaines analyses, la variation à la baisse de l’IPC (l’Indice général des Prix à la Consommation) pour le mois de Février 2015 peut être expliquée par le ralentissement continu des prix des produits alimentaires sur le marché international, et la baisse des prix du pétrole sur le marché local.

Quand nous regardons les différentes composantes de l’IPC, cette décélération observée au cours du mois de février 2015  résulte surtout du comportement en glissement mensuel des fonctions de consommation : «Alimentation, Boissons et Tabac» (0,5%), «Habillement et tissus, chaussures» (0,6%), «Aménagement et Entretien de Logement» (0,5%), « Autres Biens et Services» (0.7%).

Selon l’IHSI, la variation de la fonction «Alimentation, Boissons et Tabac» provient particulièrement du renchérissement de viande de boeuf (0,8%), poulet (2.2%), jambon (0,6%), le lait en poudre (0,6%), les oeufs (1,4%), la banane (2,4%), le giraumon (1,8%), le mirliton (1,9%), le poireau (1,5%), l’aubergine (2,0%) pour ne citer que ces produits.

La rubrique «L’Habillement et Tissus, Chaussures» doit surtout son inflation au comportement des produits tels que: le costume (1,1%), le T-shirt à homme (0,9%), la confection des vêtements (1,4%), les souliers et tennis (1,2%) et les sandales (1%).

La croissance de la fonction «Aménagement et Entretien de Logement» est lié particulièrement à la hausse des prix des postes suivants: aux meubles de salon (0,6%), de la salle à manger (0,7%), du matelas (1,8%), de la nappe (0,7%), du réfrigérateur (2,3%), du salaire du personnel domestique (1,3%) et des services divers (0,5%).

Enfin, le gonflement de la rubrique «Autres Biens et Services» provient surtout du shampoing (0,6%), du parfum, de l’eau de toilette (2,0%), de la crème pour le corps (1,3%) et des autres produits d’entretien des cheveux (0,6%).

Du point de vue géographique, la région du pays la plus  touchée par l’inflation en Février 2015 est la région la Région Transversale, qui regroupe les départements du Centre et de l’Artibonite. Cette région a enregistré une inflation de 0,5% en février en glissement mensuel. A l’opposé, l’Aire métropolitaine contenant les villes de Port-au-Prince, de Delmas, de Pétion-Ville, de Carrefour et de Croix-des-Bouquets et la Région Reste Ouest incluant les départements du Sud-Est et de l’Ouest, non compris l’Aire métropolitaine de Port-au-Prince, ont connu les taux d’inflation les plus bas en février dernier, soit 0,2%.

C’est quand même positif d’enregistrer encore une fois une décélération au niveau des prix dans l’économie haïtienne, mais comme nous avons l’habitude de le dire, cette situation n’a pas nécessairement des effets positifs visibles sur le niveau de vie des citoyens.

En d’autres termes, un ralentissement au niveau des prix des produits, ou encore une faible croissance pour d’autres produits, ne garantit pas la capacité de la population à consommer. Donc, la vie chère reste toujours très préoccupante car la plupart des citoyens ne travaillent pas, et la majorité de ceux qui travaillent, occupent des emplois précaires, de mauvaise qualité pour d’autres, qui ne garantissent pas des revenus adéquats pour faire face à des nécessites quotidiennes notamment pour les biens de grande consommation.

Donc, encore une fois, la variable la plus importante, et sur la quelle il faut agir, c’est l’emploi et c’est la responsabilité du public et du privé.  Le premier doit faciliter et établir le cadre propice pour l’emploi, et le deuxième secteur en toute tranquillité va investir, prendre des initiatives pour créer de l’emploi. Pour y arriver, un climat des affaires stable est nécessaire avec une stabilité politique, de cadre légal adéquat et des infrastructure énergétiques et routières, étant tous des conditions sine qua non pour attirer des investissements.

 

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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