Monde – Tourisme: Dynamisme soutenu du tourisme international. Quels sont les risques en Haïti ?

Selon le dernier Baromètre OMT du tourisme mondial, les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont progressé de 5% au cours des huit premiers mois de 2014. Malgré les défis géopolitiques et la lenteur de la reprise économique globale, la saison haute de l’hémisphère nord (juin à août) a enregistré une forte demande touristique.

Le nombre de touristes internationaux (touristes de séjour ou encore des visiteurs qui passent la nuit) qui ont sillonné le monde de janvier à août 2014 a atteint 781 millions, 36 millions de plus que 2013 pour la même période. Le tourisme international, en hausse de 5%, a continué de croître bien au-dessus de la projection à long terme de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) pour la période 2010-2020 (+3,8%). La période de pointe (période de pic) de juin, juillet et août, qui représente environ un tiers du total annuel, affiche une croissance de 4% par rapport aux mêmes mois de 2013.

Quand nous regardons les statistiques par régions, ce sont les Amériques qui bénéficient de la plus forte croissance (+8%). Elles devancent l’Asie-Pacifique (+5%) et l’Europe (+4%).  Il faut dire que les quatre sous-régions de l’Amérique à savoir l’Amérique du Nord, Caraïbes, Amérique Centrale et Amérique du Sud ont doublé leur taux de croissance de 2013.

L’Europe, la région du monde la plus visitée, affiche une croissance de 4% de ses arrivées de touristes internationaux de janvier à août, avec de bons résultats en Europe septentrionale et en Europe méridionale méditerranéenne (+7% dans les deux cas). Par contre, l’expansion du tourisme international, plus modérée en Europe occidentale (+3%), a stagné en Europe Centrale et en Europe de l’Est (-1%).

Les données sur les dépenses de voyage à l’étranger pendant les six à neuf premiers mois de 2014 indiquent que, parmi les dix premiers marchés émetteurs au monde, l’augmentation a été la plus prononcée en Chine (+16%) et que la France (+10%), l’Italie (+8%), les Etats-Unis d’Amérique (+6%), le Brésil (+5%) et la Fédération de Russie (+4%) peuvent aussi se targuer de résultats solides.

Parmi les 25 premiers marchés émetteurs au plan des dépenses, des taux de croissance à deux chiffres ont été enregistrés en Inde (+31%), en Norvège (+22%), en Suède (+12%), à Taiwan, (+11%) et en République de Corée (+10%).

« Le tourisme international continue de progresser au-delà des attentes malgré l’intensification des défis mondiaux » a affirmé le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, avant d’ajouter : « Ces résultats ne doivent toutefois pas nous faire oublier qu’il y a de plus en plus d’incertitudes géopolitiques et que l’économie mondiale donne des signes d’essoufflement et de croissance inégale ».

M. Rifai s’est exprimé sur les possibles répercussions, pour le tourisme, de l’épidémie de virus Ebola en Afrique occidentale : « Il est encore trop tôt pour évaluer tous les effets de l’épidémie sur le secteur du tourisme mais, dans l’ensemble, nous ne prévoyons pas pour l’instant de retombées majeures sur le secteur, car dans les pays où l’on constate une transmission généralisée du virus (Libéria, Guinée et Sierra Leone), le tourisme international représente moins de 1% de toutes les arrivées internationales dans les destinations africaines.

Ce rapport doit nous interpeller ici pour comprendre les risques qui pèsent sur notre industrie touristique en Haïti, les risques de turbulences politiques électorales, pré-électorale ou postélectorale, aussi bien que la menace de l’Ebola sans oublier les blocages de routes et les inondations qui sont définitivement sont la somme de nos inconséquences pour répéter le Nouvelliste de ce matin. Les différentes villes du Nord qui sont inondées cette semaine sont l’expression de la non prise en charge des questions environnementales, qui restent fondamentale quand on parle du développement du tourisme.  Il y a beaucoup de démagogie et de millions qui ont été déverses dans ce secteur environnemental depuis des années en Haïti, le PNUD et plusieurs ONG ayant eu vraiment toutes sortes de programmes et organise plusieurs colloques pour préserver l’environnement et les bassins versants.  Où sont les résultats quand on constate les dégâts qu’une pluie moyenne a cause dans plusieurs zones du pays?  Y a t-il eu des audits sur la pertinence et l’utilité de tous ces projets ?

En tout état de cause, des progrès ont été réalisés bien évidemment voyant la croissance du nombre d’arrives de touristes dans le pays, mais les paramètres, politiques, d’infrastructure, menace des épidémies ou environnementales ne font qu’hypothéquer nos résultats touristiques et menace de les effacer.

Etzer Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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