Haïti – Économie: Production d’électricité et son impact sur l’économie

Le cabinet Analytica en RD a présenté cette semaine les résultats d’une importante étude intitulée  » Impact du secteur de production de l’électricité », en présence des personnalités du secteur privé et du gouvernement dominicain, dont le ministre de l’Energie et des Mines, Pelegrin Castillo, lors d’un événement à Cava Alta.
En effet, selon les résultats de cette étude, les entreprises de production d’électricité privée ont eu un impact significatif et positif sur la croissance économique de la République dominicaine depuis 2000.
Ce niveau de production s’est traduit par une augmentation de l’efficacité énergétique, la réduction des importations avec une demande plus faible, moins de pression sur le taux de change, la revitalisation du marché et l’amélioration des conditions de vie de nombreuses communautés. Le secteur de génération d’électricité en RD offre également des salaires moyens qui dépassent de loin le tarif au niveau de l’économie globale et supporte une charge fiscale directe de 20%, comparativement à une moyenne de 8% appliquée au secteur productif national.
Donc globalement, cette étude décrit le rôle positif joué par le secteur privé de génération d’électricité pour le bénéfice du pays et de ses habitants.
Plus loin le président de l’association dominicaine de l’industrie électrique (ADIE), Cochon Marcos a reconnu que les investissements qui ont été faits par le secteur privé dominicain dans le secteur énergétique, a fait accroitre la capacité de production électrique du pays voisin de  46% depuis le début des années 2000.
Désormais, en RD, sur une semaine la moyenne d’électricité exigée est de 45 587 mega watteurs, alors que la disponibilité maximale est de 50 885 MWh, soit 11,6% de plus que le niveau demandé « . Il faut dire qu’en effet, en RD, la production de l’électricité arrive à satisfaire pleinement sa demande au moins a 85% alors que la pénurie se situe entre 3% et 20%, avec un pic en période de forte demande.
Ici en Haïti,  la situation quotidienne nous dit clairement comment est notre système énergétique de ce secteur et les indicateurs montrent clairement que l’électricités reste jusqu’ à présent un service a la fois rare et luxueux malgré les promesses.
En termes de chiffres, il faut dire qu’à peine 30% des foyers ont accès au service de l’électricité en Haïti, dont la moitié de façon illégale. Pour 10 millions d’habitants, le réseau électrique haïtien est doté d’une puissance installée d’à peine plus de 300 mégawatts. C’est 10 fois moins que chez notre voisin, la République dominicaine pour une même population de 10 millions d’habitants. En plus, chaque mois, EDH débourse plus de 10 millions américains pour acheter de l’électricité à des producteurs privés. Or, ses revenus mensuels sont d’à peine 5 millions américains.  Cela veut dire que l’EDH enregistre des déficits régulièrement, et des fois n’arrive pas couvrir même ses frais de fonctionnement.
Des réalités qui confirment notre place de 116e sur 124 pays dans le dernier classement de l’Indice d’efficacité énergétique. Ce qui nous interpelle à entreprendre d’importantes reformes stratégiques dans ce secteur et non pas de se contenter à préparer de fameux documents de reformes.
L’équation est simple, il faut beaucoup plus d’investissements, privés, publics locaux et internationaux pour donner accès à l’électricité à la population et ainsi divorcer avec le blackout dans ce pays. Il est incontestablement évident que la production de l’électricité de manière suffisante aurait des conséquences très significatives sur la croissance et le développement économique. Pour être directe, nous pouvons dire carrément, pas d’électricité, pas d’investissements, sinon ces derniers seront toujours de type marginal pour de faible nombre d’emplois, et pour un service au rabais, des fois, parfois.
C’est d’abord une question de vision, question de stratégies, questions de priorité, question de moyens également, bref, un nouveau ministre de l’énergie ou un nouveau directeur de l’EDH ne ferait pas nécessairement ou automatiquement solutionner ce problème crucial de déficit énergétique.
Etzer Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000

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