Rapport sur la compétitivité globale 2014: Les indicateurs clés pour Haïti.

Dans notre chronique d’hier, nous avons parlé globalement du dernier rapport du Forum économique mondial sur l’indice de compétitivité globale (ICG). Nous avons présenté la Suisse comme le pays le plus compétitif  suivi par le Singapour et les Etats-Unis. Mais aujourd’hui nous allons aborder le cas d’Haïti dans ce classement de compétitivité, comme nous l’avons promis hier.

Donc, comme nous l’avons dit hier selon le classement de l’indice de compétitivité globale, Haïti est classée 137eme sur 144 pays. Maintenant, étant donné que l’indice de compétitivité est calculé en fonction de 12 catégories ou encore 12 piliers, nous allons voir la position d’Haïti au niveau de chacune des catégories prise en compte dans la détermination de l’indice de compétitivité globale.

Quand nous considérons donc la première catégorie ou le premier facteur, « les institutions » Haïti se trouve en 135eme position sur 144 pays. Dans cette catégorie, les calculs prennent en compte les questions de droits de propriété, niveau de corruption, confiance de la population dans les politiciens, indépendance judiciaire, efficacité du gouvernement en termes de respect des règles et de la gestion optimale des ressources.

La catégorie 2, concerne les infrastructures. Haïti est donc classée 138eme, pas surprenant, avec la qualité de nos routes, de nos ports, aéroports, et notre déficit énergétique.

Le 3eme pilier est l’environnement macroéconomique, pour lequel Haïti est arrivée en 120eme position. Le 4eme pilier de l’indice de compétitivité globale est donc la santé et l’éducation primaire pour lequel notre pays est classé en 126eme position sur 144 pays. Pour le 5eme pilier qui est enseignement supérieur et formation, Haïti est donc 109eme, cependant quand nous regardons à l’intérieur de ce pilier, nous sommes jusqu’à a la 138eme place quant à la qualité de l’éducation.

Pour le 6eme pilier de l’indice de compétitivité globale, à savoir, l’efficacité du marche des biens, nous sommes très mal classes, donc 140eme sur 144 pays. Ce facteur englobe les questions de concurrence, le processus de lancement d’une entreprise et les couts opérationnels.

Le 7eme pilier est l’efficacité du marché du travail, pour lequel Haïti est classée en 77eme position, qui est absolument notre meilleure note parmi les 12 piliers qui composent l’indice de compétitivité globale. Le 8eme pilier concerne le développement du marché financier. Pour ce facteur la, Haïti est 135eme. Donc cela démontre la faiblesse de notre système financier qui est à dominance bancaire, qui n’arrive pas financer adéquatement l’économie.

9eme pilier, qui est la préparation technologique, Haïti est 134eme, ensuite vient le 10eme pilier, qui est la taille du marché, 129eme. Quant au 11eme pilier, qui est la sophistication des affaires, Haïti est 138eme alors que en ce qui concerne le dernier facteur pris en compte dans le calcul de l’indice de compétitivité globale, à savoir l’innovation, Haïti est 140eme sur 144 pays. Ce pilier inclut le niveau de recherches scientifiques de nos institutions, les dépenses pour la recherche et développement (R&D) de nos entreprises, ou tout simple le ratio scientiste ou ingénieur par habitant. Donc, on est très très bas à ce niveau la, voilà donc les 12 piliers qui sont pris en compte dans le calcul de l’indice de compétitivité globale qui classe Haïti globalement 137eme sur 144 pays.

Ce qu’il faut noter c’est que Haïti a de mauvaises notes dans toutes les catégories considérées par le Forum Economique Mondiale dans son classement compétitivité dans le monde et nous avons la faible note au niveau du continent américain.

Bref, Nous ne pouvons pas être fiers pour dire que nous sommes bons en chiffres, et mauvais en lettres, car peut importe la catégorie considérée, que ce soit au niveau des institutions, de la justice, de l’innovation, de notre système financier, des infrastructures, nous sommes parmi les pires élèves de la classe. Un pays vraiment malade, ou tout est priorité !

Mais  un fait est certain, ce n’est ni une fatalité, ni une malédiction, mais des résultats de mauvais choix et de mauvaises orientations, donc le progrès et l’amélioration substantielle est bien possible, car de nombreux pays ont fait des avances significatives au cours des ans, et ont pu laisser le club des pays pauvres pour passer à la catégorie de pays à revenus moyens, d ‘Etats faillis à état stable.

Notre destin est entre nos mains, à nous de faire les choses autrement pour avoir d’autres résultats qui seront visibles d’abord dans ces genres de rapports mais également et surtout dans les conditions de vie de nos 10 millions habitants qui ont un revenu moyen de 819 dollars américains, contre 5834 dollars de revenu per capita pour la République Dominicaine soit un revenu chez nos voisins qui est plus de 7 fois plus élevé que le notre.

Etzer Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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