Panorama des Administrations publiques: La situation dans la région et en Haïti

L’OCDE (organisation de coopération et de développement économique) et la Banque interaméricaine de développement (la BID) ont  publié récemment un excellent rapport qui invite  les pays d’Amérique latine et des Caraïbes a faire beaucoup plus d’efforts pour améliorer la gestion de leur budget, la perception des impôts et l’égalité au niveau des salaires dans le secteur public.  Ceci, s’ils veulent vraiment rattraper le niveau des économies avancées de l’OCEDE en matière de bonne performance gouvernementale.

Cette étude publiée sous le titre : « Le Panorama des administrations publiques : Amérique latine et Caraïbes 2014 » révèle le chemin parcouru par les pays de la région ces dernières années, tout en indiquant a ces pays les autres reformes qu’il faut entreprendre pour atteindre de meilleures performances économiques.

En effet, le rapport a reconnu que près de la moitié des 17 pays de l’Amérique latine et des Caraïbes étudiés ont mis en place de nouveaux outils budgétaires, y compris les règles fiscales ou de fonds de stabilisation, qui en quelque sorte protège les pays notamment durant ces périodes de crise économique.

Cette étude estime néanmoins, que les pays pourraient faire davantage pour améliorer la gestion globale des finances publiques, les aspects liés au recrutement d’employé dans le secteur public, les questions de rémunération et les pratiques de passation des marchés publics. Cela pourrait aider à élever le niveau de vie, à renforcer la qualité des services publics et le niveau de protection contre les chocs économiques futurs.

Par exemple, le rapport révèle que les écarts de salaires et les d’inégalité des salaire sont largement plus considérables dans le secteur public des pays de l’Amérique et les Caraïbes que dans les pays de l’OCDE. La première de ces comparaisons entre les pays de ces deux catégories en termes de rémunération dans le secteur public montre que les hauts cadres sont payés 11 fois plus que le revenu moyen dans notre région alors que le salaire des hauts cadres dans les pays de l’OCDE est seulement 6 fois plus élevé que le revenu moyen des fonctionnaires.

« Les bonnes pratiques de gouvernance sont essentiels pour le développement économique d’un pays, la résilience et le bien-être général», a déclaré Edwin Lau, chef de réforme du secteur public à l’OCDE, lors de la présentation du rapport à Mexico.

« Alors que la région a fait d’importantes innovations dans la gestion des finances publiques au cours de la dernière décennie, les gouvernements doivent encore se concentrer sur l’élargissement de l’assiette fiscale pour avoir les moyens nécessaires devant financer les programmes de réduction de la pauvreté, les infrastructures de base, et pour pouvoir atténuer les chocs économiques « , a déclaré Gustavo Garcia, économiste financier principal de la Division de la gestion financière et les municipalités à la BID.

Autres chiffres intéressants dans cette étude conjointe, BID/OCDE, les recettes gouvernementales en Amérique Latine et dans les Caraïbes représentent 25,6% du PIB contre un pourcentage de 41,9% au niveau des pays de l’OCDE. D’un autre cote,  les dépenses gouvernementales moyennes en Amérique Latine et dans les Caraïbes représentent 27,8% du PIB contre 45,2% dans les pays de l’OCDE. Cela est dû en partie à un faible niveau de recouvrement de l’impôt dans les pays de la région de l’Amérique Latine et des Caraïbes en raison notamment de l’évasion fiscale et les structures de perceptions d’impôts inefficaces et non-progressifs.

Ce serait intéressant d’avoir plus d’information dans le rapport sur Haïti, mais malheureusement, pour la plupart des indicateurs pris en compte dans le rapport, Haïti ne dispose ou ne fournit pas assez de données nécessaires, toutefois il faut relever quelques rares chiffres recueillis dans le rapport. A titre d’exemple le gouvernement haïtien dépense environ 410 dollars américain pour chaque haïtien sur l’année 2011, soit le niveau le plus faible dans la région Amérique Latine et des Caraïbes. Par ailleurs les dépenses gouvernementales en Haïti représentent 33,5% du PIB, alors que la moyenne régionale est de 27,8%.

En résumé ce que nous pouvons retenir de ce rapport, c’est qu’Haïti ne fait pas partie de ces quelques pays parmi les 17 étudiés de la région qui ont fait d’énormes progrès en matière de bonne gestion des finances publiques. Au contraire, nous continuons à creuser le déficit budgétaire, et à faire également des dépenses  non nécessaires  et non-productives qui ne rapportent rien à l’Etat, au point que des bailleurs sont de plus en plus hésitants quand il s’agit de nous prêter de l’argent.  Nous enregistrons très souvent des irrégularités dans le recrutement des fonctionnaires, les passations de marchés, et les dépenses publiques. La corruption à tous les niveaux fait rage.  La gestion des finances publiques en Haïti est encore loin de viser la lutte pour l’égalité, pour des revenus plus décents et la diminution de la pauvreté. Ce rapport conjoint OCDE/BID doit nous interpeller pour arriver à une meilleure gouvernance économique et politique pour une meilleure gestion des finances publiques et de meilleurs résultats au niveau économique et social.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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