Le financement des Infrastructures et croissance économique en Afrique et en Haïti
Les études qui établissent des liens entre investissement dans les infrastructures et croissance économiques sont nombreuses et beaucoup de pays l’ont bien compris et font des infrastructures une priorité dans la recherche de croissance, dans l’attraction d’investissement et dans la quête de compétitivité. D’une part les infrastructures ont des effets positifs sur les capacités de production d’autre part, elles contribuent à une augmentation significative du niveau de productivité globale des facteurs.
En effet, le weekend, dernier, les pays en africains ont organisé au Sénégal une conférence sur le financement des infrastructures en Afrique. Une activité qui avait pour objectif de promouvoir la participation du secteur privé dans le financement et le développement des infrastructures en Afrique qui est considéré comme un facteur clé pour l’accélération de l’intégration régionale et la compétitivité.
Ce sommet est organisé dans un contexte ou le mauvais état des infrastructures en Afrique est en train d’entraver sa compétitivité et ralentir son développement. En effet, le mauvais état des infrastructures freine de 2 points de pourcentage la croissance économique et réduite la productivité des entreprises de 40% et nuit à la création d’emplois.
Ce sommet entendait donc mobiliser l’ensemble des parties prenantes afin d’accélérer leurs efforts et la réalisation des projets d’infrastructures régionales prioritaires. Il aura permis en particulier d’identifier un ensemble de projets cohérents à conduire. Cet évènement de haut niveau entendait aussi établir un consensus sur les prochaines actions à mener dans ce domaine. Il a mis ensemble la délégation de la Banque mondiale conduite par Makhtar Diop, Vice-président pour la Région Afrique, des chefs d’États africains, les dirigeants de la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Il a rassemblé aussi d’autres partenaires susceptibles d’apporter des financements, tels que les agences bilatérales, des chefs d’entreprises, des institutions financières de développement ainsi que des sociétés de capital-investissement, des banques commerciales, des fonds de pension, des acteurs du marché obligataire et des compagnies d’assurance.
A titre d’exemple, l’Autoroute à péage Dakar – Diamniadio constitue une avancée majeure pour désengorger la capitale et rétablir le rôle de Dakar comme moteur du développement sénégalais. Ce projet réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé améliore les conditions de circulation de plus de 100 000 voitures et camions qui empruntent cette route chaque jour. Les temps de trajet qui pouvaient atteindre jusqu’à quatre heures ont été considérablement réduits à vingt minutes aujourd’hui.
Bref ! Les infrastructures constituent le deuxième pilier dans le calcul de l’indice de compétitivité globale et englobent les aspects tels la qualité des routes, les infrastructures ferroviaires (qui n’existent pas en Haïti), la qualité des infrastructures portuaires et aéroportuaires, l’électricité et téléphone. Et pour tous ces sous-rubriques Haïti est pratiquement parmi les 10-12 derniers sur 148 pays dans le classement de l’indice de compétitivité globale de 2014.
Nous comprenons très bien que l’Etat haïtien n’est pas suffisamment riche, ou disons qu’il est tout simplement pauvre et ne peut pas s’engager dans des investissements infrastructurels trop couteux…..mais au moins, par rapport aux dons que nous recevons, aux prêts et a la possibilité de développer des partenariat public prive, nous pouvons les utiliser de manière plus optimale, pour graduellement renforcer nos infrastructures. Et pourtant, nous ne sentons pas cette velléité, cette dynamique pour s’attaquer aux infrastructures de grande envergure qui pourraient avoir des impacts positifs considérables sur notre productivité et notre compétitivité. Nous sommes au contraire plus intéressés a réaliser des petites choses superficielles, pour faire sourire une population qui n’exige pas beaucoup et qui se contentera du peu alors que nous rêvons de devenir émergent en 2030. Aucun développement n’est possible sans de vraies politiques infrastructurelles avec des investissements de tailles, routes, l’électricité. Cela facilitera les entreprises, les rendra plus compétitive, et permettra d’avoir une croissance durable et soutenue.
Chiffre pour aujourd’hui: 145
Haïti est classée 145 sur 148 pays pour le niveau de ses infrastructures selon l’indice de compétitivité globale 2014.
Etzer EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000