Nouveau don de la Banque Mondiale approuvé pour Haïti. Un don qui envoie un signal
La Banque Mondiale a publié sur son site le 19 mai dernier une note de presse nous informant de l’approbation par le Conseil des administrateurs de cette banque d’un nouveau don de 58 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), qui est une institution de la Banque Mondiale.
Ce don selon la Banque Mondiale devra permettre à environ 190 000 producteurs, investisseurs et membres d’organisations agricoles de la région Centre – Artibonite en Haïti de bénéficier d’un meilleur accès aux marchés locaux et aux services. Ce projet selon eux vise à attirer des investissements économiques publics et privés, et à développer la résilience face aux chocs climatiques.
« Le projet de développement de la boucle Centre-Artibonite permettra de lutter contre la pauvreté extrême qui caractérise la situation socio-économique de plus de la moitié de la population de la région. Il s’inscrit dans le cadre des efforts du Gouvernement visant à diversifier les sources de création de richesses de la région et à en valoriser ses potentialités,» selon Marie-Carmelle Jean Marie, Ministre de l’Economie et des Finances qui réagissait à l’annonce de l’approbation de ce don.
L’agriculture est le secteur économique clé de cette région fortement exposée aux risques climatiques où les producteurs sont isolés et manquent de routes fiables reliant la production, les sites de transformations et les marchés locaux. Ce déficit en infrastructure routière limite également le transit économique vers la capitale, le Nord et la République Dominicaine. Lit-on sur le site de la Banque Mondiale.
« Près de 80% du transport se fait par la route en Haïti. Désenclaver les producteurs en leur permettant de se déplacer quelles que soient les conditions climatiques dans la région et vers les autres pôles économiques aura un impact décisif sur la croissance économique. Des routes praticables en toutes saisons sont également un atout clé pour les investisseurs,» souligne Mary Barton-Dock, Envoyée Spéciale de la Banque mondiale en Haïti.
Le projet a une durée de 5 ans et sera coordonné par l’Unité Technique d’Exécution (UTE) du Ministère de l’Economie et des Finances. Le financement du projet est composé d’un don IDA (Association internationale de développement) de 50 millions de dollars et d’un don du Fonds stratégique pour le climat de 8 millions de dollars. Ce qui donne un total de 58 millions.
Quel sera l’impact réel de ces millions ? Va t-il servir avant tout et encore une fois a enrichir des consultants et contracteurs internationaux ? Mais il y a une chose encoreextrêmement importante a souligner, c’est que ici on parle de dons et non de prêts, ce qui confirme ce que nous avons avancé la semaine dernière dans cet espace a savoir qu’on n’est plus éligible pour rentrer sur le marché des capitaux à l’étranger pour emprunter avec des projets sérieux en main. On nous a fait des dons, et c’est tout, et le pire dans tout cela, les dons sont dans la majorité des cas sont orientés dans tel ou tel secteur en fonction des intérêts des bailleurs.
En d’autres termes, nous ne pouvons pas allouer les dons comme on veut, car ce n’est pas un montant qu’on nous doit, mais un montant qu’on gratifie. Et c’est extrêmement dangereux de continuer à glisser sur cette pente.
Ce n’est pas une surprise de voir que L’Association internationale de développement (IDA) joue le rôle d’intermédiaire dans cette transaction vu qu’elle est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète, donc entant que PPTE (pays pauvres très endettés), et également des plus insolvables. Haïti n’a définitivement plus de crédibilité sur la scène internationale. Les dons, en d’autres termes, a titre d’exemple les formes d’assistance de l’Association internationale de développement (IDA) restent nos seules options en termes de rentrée de ressources. Mais quid la canalisation ? Quid le déblocage de ces fonds ? Quid la mise en exécution de manière efficace et efficiente ?
Etzer Emile, Radio Vision 2000