L’OMT réclame un soutien accru en faveur du tourisme dans le programme pour le développement

L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a demandé récemment qu’une plus large place soit réservée au tourisme dans les flux d’aide internationale pour maximiser la contribution croissante du secteur au développement socioéconomique. L’intérêt d’accorder une plus grande priorité au tourisme dans le programme pour le développement a été souligné pendant la session de réflexion « Le tourisme, moteur de croissance et de développement » de la Première réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement qui s’est tenue à Mexico au cours du mois d’avril écoulé.

Bien qu’étant une activité à fort impact économique, un générateur d’emplois majeur et un secteur exportateur clé représentant 6% du commerce total, le tourisme ne reçoit que 0,5% de l’ensemble des versements réalisés au titre de l’aide pour le commerce et seulement 0,13% de l’ (APD).

Dans le message qu’il a délivré à l’occasion de cette réunion, le ministre du tourisme sud-africain et président du Groupe de travail sur l’APD (aide publique au développement), Marthinus van Schalkwyk, a souligné que « l’intersection de trois impératifs politiques comme le développement touristique, l’inclusion sociale et la croissance verte détiennent tres probablement la clé de nouvelles ressources substantielles et d’une utilisation plus efficace des existantes.

« Le tourisme devrait faire partie de la nouvelle architecture du programme de coopération efficace pour le développement et contribuer à promouvoir une croissance inclusive, durable et centrée sur l’homme » a affirmé Márcio Favilla, Directeur exécutif chargé des programmes opérationnels et des relations institutionnelles à l’OMT. S’adressant à l’assistance, M. Favilla a souligné que « les flux de coopération pour le tourisme peuvent catalyser les efforts nationaux de développement à différents niveaux dans les pays à revenu intermédiaire et dans les pays moins avancés. Ces flux peuvent à leur tour déclencher des investissements privés et contribuer ainsi à accroître l’efficacité de l’aide et à réduire la pauvreté ».

 « Au Mexique, le tourisme est reconnu comme une activité économique cruciale et un moteur de développement. Ce secteur, qui représente 8,4% de notre PIB, emploie le plus fort pourcentage de jeunes de 16 à 24 ans et une majorité de sa main-d’œuvre est féminine.

Romain Schneider, ministre de la Coopération du Luxembourg, a souligné quant à lui à quel point il était important de renforcer le rôle du secteur privé. « Le rôle des  gouvernements, c’est de veiller à implanter un environnement porteur mais la croissance doit provenir du secteur privé. Ceci est plus évident que jamais dans le cas du tourisme. Les stratégies nationales que nous soutenons dans nos pays partenaires s’appuient largement sur le secteur privé par l’entremise de l’industrie hôtelière et des petites et moyennes entreprises (PME) » a-t-il affirmé.

Le tourisme représente 42% des exportations de services des marchés émergeants et des économies en développement. Le tourisme international s’est fortement développé ces dernières années dans les économies émergentes et en développement qui ont reçu, en 2013, 506 millions de touristes internationaux, soit 47% de l’ensemble des arrivées de touristes internationaux dans le monde, contre 38% en 2000. L’OMT prévoit que cette part dépassera celle des économies avancées dans les années à venir pour atteindre 57% en 2030.

De 1989 à 2009, l’aide publique au développement en Haïti est passée d’environ 200 millions de dollars à plus d’1 milliard de dollars américains, selon des statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). En 2012, selon la Banque Mondiale, ce montant était dans l’ordre de 1,27 milliards de dollars contre un montant plus élevé en 2011 soit 1,71 milliards, mais des montants qui ne dépassent pas le record de l’aide publique au développement net en 2010, qui était autour de 3,06 milliards. Donc, on pourrait dire que plus on s’éloigne de 2010, plus les chiffres diminuent en termes de prêts et de subventions des agences membres du Comité d’aide au développement (CAD), des institutions multilatérales et des pays non membres du CAD. Ce qui est quand même inquiétant, mais le plus inquiétant c’est l’orientation de ces montants. Il n’est pas un secret pour plus d’un que les fonds sont orientées la plupart du temps vers des priorités identifiées par le bailleur, des besoins bureaucratiques, et non pas des vrais besoins de la population haïtienne, ce qui explique en grande partie l’inefficacité de l’APD.  On vient de le dire que le secteur touristique de l’économie mondiale reçoit que 0,13% des APD, cette réalité n’est pas différente de la notre.

Le tourisme haïtien, est très prometteur, et commence a donner des résultats encourageants, ce serait intéressant de voir plus de APD canalise vers ce secteur, ce qui pourrait avoir beaucoup plus d’impact sur des indicateurs clé, notamment: la création de l’emploi, la création de richesse et la croissance économique ce que l’aide humanitaires et d’autre formes d’appui comme par exemple « le renforcement des capacités de l’Etat » ne font pas.  Espérons que le CAED (Le cadre de Coopération de l’Aide Externe au Développement) prendra ces conclusions en considération pour le développement socio-économique effectif d’Haïti.

Etzer S. EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000

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