Récentes préoccupations du FMI quand aux perspectives 2014 pour Haïti
Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé clairement ses vives préoccupations pour les perspectives économiques 2014 d’Haïti dans une dernière note rendue publique le weekend dernier selon laquelle la dépendance d’Haïti des envois de fonds de la diaspora et la vulnérabilité croissante au Venezuela pourraient affecter la croissance économique d’Haïti au cours de cette année 2014. Il faut dire en passant que la CEPAL (Commission Economique des Nations Unies pour l’Amérique Latine et la Caraïbes), dans un dernier rapport, a révisé les perspectives de croissance de tous les pays de la région Amérique Latine et les Caraïbes, et n’a pas fait mention d’Haïti, peut être en raison de toutes ces incertitudes politique et électorale qui entourent la réalité économique.
En effet, dans sa dernière note, le FMI a également déclaré que le programme financé a hauteur de plusieurs millions de dollars lié au cadre « Facilité élargie de crédit » (FEC) expire le 29 Août de cette année et que la performance macro-économique au cours de l’exercice 2013 a été favorable, mais toutefois les perspectives pour 2014 ne sont pas du tout prometteuses.
Il faut rappeler que la facilité élargie de crédit (FEC) fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. La facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des plafonds d’accès plus élevés, des conditions de financement plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes qu’elle appuie, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans.
Il faut dire entre autre que l’accord FEC en faveur d’Haïti a été approuvé le 21 juillet 2010 en même temps que l’annulation totale de l’encours des engagements d’Haïti envers le FMI, qui s’élevaient à environ 178 millions de DTS (Droit Tirage Spécial) qui équivalaient alors à 268 millions de dollars américains).
Revenons sur la note sortie ce weekend dernier. Le FMI a indiqué que la croissance du produit intérieur brut (PIB) d’Haïti était de 4,3% en 2013, contre 3,4% en 2012, alors que l’inflation est passée de 6,5% à 4,5%, un taux qui selon certains analystes ne reflète pas vraiment la réalité des prix dans l’économie notamment pour les produits alimentaires. D’un autre coté, les révisions de croissance de 2014 pour Haïti sont à la baisse et le taux d’inflation devrait subir une certaine hausse par rapport à l’exercice précédent. Ces informations reflètent justement les prévisions de la dernière version du budget national déposé récemment au parlement et déjà voté par la chambre des députés.
Le FMI a déclaré que tandis que les réserves internationales sont restées à plus de cinq mois d’importations, le déficit budgétaire global s’est creusé notamment avec de fortes dépenses gouvernementales et les subventions au niveau énergétique.
Les autorités haïtiennes, selon le FMI, devraient poursuivre une politique monétaire prudente, la stabilisation de l’équilibre budgétaire global, et la poursuite des réformes structurelles dans les domaines de la gestion des finances publiques, la gestion internationale de réserve, et le secteur de l’électricité. Des recommandations que fait le FMI chaque année aux autorités haïtiennes.
Cependant, les incertitudes demeurent selon le Fonds Monétaire International, quant aux risques dus a la dépendance d’Haïti par rapports aux envois de fonds de la diaspora haïtienne et de l’aide étrangère, dans un contexte de grande vulnérabilité au Venezuela et des hésitations au niveau des autres principaux bailleurs de fonds internationaux face a la fragilité de la situation politique.
L’impasse des élections pourrait compliquer davantage cette situation des plus inquiétantes. Gouverner un pays dans ce plein 21eme siècle n’est pas une mince affaire. Diriger c’est prévoir et surtout planifier avec beaucoup de visions, on doit tenir compte de ces réalités pour préparer notre avenir en ayant un comportement plus responsable que politicien dans une perspective de recherche de croissance, de stabilité et de développement durable pour Haïti.
Chiffre pour aujourd’hui: 28 millions
Depuis l’adhésion d’Haïti au programme PetroCaribe, Haïti a importé en date du 31 décembre 2013, près de 28 millions de barils de produits pétroliers (diesel, gazoline, kérosène et mazout ), pour un montant d’un peu plus de 3 milliards de dollars. La partie qui reste à être versée, ou encore la dette vis a vis du Venezuela dans ce cadre d’accord est estimée en décembre 2013 à 1,27 milliards de dollars.
Etzer EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000