Haïti-Rép. Dom. : Actes de représailles contre des ressortissants Haïtiens à El Limon
Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds-Verrettes, [AlterPresse] — Des agriculteurs haïtiens de Fonds-Verrettes sont incapables de traverser la frontière pour régler leurs activités à El Limon, localité frontalière voisine, où un Dominicain – ayant perdu son père récemment – a entamé une campagne de vengeance visant les Haïtiens, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Santo, le Dominicain ainsi connu, a juré de venger son père tué le jeudi 10 avril 2014. Avec des camarades, il a débuté une campagne anti-haïtienne.
Un Haïtien, connu sous le nom de Domingue, est l’une des premières victimes.
Le mercredi 23 avril 2014, Domingue est tombé sous les coups de machettes du fils vengeur, rapporte à AlterPresse Dieulaine Estalice, une femme qui a failli perdre la vie au moment de l’agression.
Domingue a été blessé sur la frontière avec la République Dominicaine, dans une zone d’élevage libre, où les Dominicains libèrent surtout des bovins, zone très boisée en matière d’arbres forestiers, non Loin de Trois Marres (localité de Fonds-Verrettes).
Domingue avait quitté sa maison à Oriani (localité de Fonds-Verrettes) le mercredi matin 23 avril 2014, pour se rendre à El Limon, une ville frontalière de la République Dominicaine, à la recherche d’un petit boulot, dont le salaire lui permettrait d’acheter un sac d’engrais – dont le prix est de mille gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) – pour cultiver sa terre, explique sa femme Clarimène Léréus.
« Nous étions cinq (5) personnes, en route vers El Limon, en République Dominicaine. Après quelques centaines de mètres de la ligne frontalière, sur le territoire dominicain, Santo – un Dominicain très connu par les Haïtiens qui fréquentent la frontière – est sorti des fourrés, machette en main. Flairant un danger imminent, nous avons tenté de fuir et de nous mettre à l’abri. Malheureusement, Domingue, qui voulait s’échapper également, est tombé. Ayant reçu plusieurs coups de machette de la part de Santo, il est resté quasiment inanimé », explique Dieulaine Estalice.
De suite, Domingue sera secouru et transporté à l’hôpital par le ressortissant dominicain qui l’attendait pour lui offrir du travail.
Dieulaine Estalice a, pour sa part, supplié le dénommé Santo de lui laisser la vie sauve.
« Tout de suite après, il s’est tourné vers moi avec sa machette couverte du sang de Domingue. Et moi, je lui ai dit ‘’je suis malade Santo, je ne peux pas courir. Laisse-moi la vie, cher papa. Je t’en prie’’ », raconte Dieulaine Estalice.
L’agresseur lui a répondu : « Ve te » (Va t-en), alors que les autres Haïtiens ont couru se réfugier dans la forêt, ajoute-t-elle.
Le mercredi 30 avril 2014, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) a attiré l’attention sur une psychose de peur chez les Haïtiens résidant à El Limon, en rapport lire la suite sur alterpresse.org