Aggravation des inégalités entre riches et pauvres dans le monde
L’ONG Oxfam, vient de publier une version révisée d’une étude qu’elle avait présenté en janvier sur les inégalités socio-économiques dans le monde. Selon les nouvelles données, 67 personnes seulement possèdent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, alors que l’étude qui a été publiée en janvier dernier parlait 85 personnes, donc les inégalités extrêmes se sont aggravées. Oxfam en a profité pour interpeller le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale qui tiennent d’ailleurs leur assemblée générale cette semaine à Washington afin qu’ils puissent passer de la «rhétorique» aux actes pour tenter de réduire ce fossé entre riches et pauvres.
«Les richesses du monde sont divisées en deux: près de la moitié est entre les mains des 1% les plus riches, tandis que 99% de la population mondiale se partagent l’autre moitié», écrit l’ONG, selon qui sept personnes sur 10 vivent dans un pays où les inégalités se sont creusées ces 30 dernières années.
Le FMI pour sa part a déjà publié deux rapports soulignant les méfaits des inégalités sur l’économie alors que la Banque mondiale s’est fixée l’objectif d’accroitre les revenus des 40% plus pauvres partout sur le globe. Mais, selon Oxfam, ces deux institutions a savoir la Banque Mondiale et le FMI doivent désormais «changer» leurs recommandations et leur politique de prêts à leurs États-membres en plaidant pour davantage d’investissements dans la santé et l’éducation.
Le FMI défend traditionnellement les coupes dans les dépenses publiques et la réduction des déficits alors que très souvent l’austérité aggrave les inégalités, et le FMI et la Banque mondiale le savent bien», assure Oxfam, qui appelle également le FMI à admettre que les stratégies d’évitement fiscal des multinationales sont un des «moteurs» des inégalités.
En mars, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait exprimé ses inquiétudes face aux risques accrus de pauvreté qui menacent ses 34 États membres. Les ménages y sont « frappés par des pertes d’emploi, de revenu et de richesses sans précédent », avait souligné l’OCDE dans son Panorama de la société 2014, un recueil d’indicateurs sociaux.
«Le fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres est considéré comme le risque susceptible de provoquer les dégâts les plus graves dans le monde au cours de la prochaine décennie devant les événements climatiques et le chômage». A fait savoir le forum économique mondiale, une association qui regroupe le gratin du secteur politique, prive, et entre autres académique mondial.
Oxfam rejoint le Forum pour admettre que la disparité des revenus est le risque global le plus susceptible de provoquer un «choc systémique» à l’échelle mondiale, devant les événements météorologiques extrêmes, le chômage et les cyberattaques. Le rapport, qui étudie 31 risques globaux, cite également les crises budgétaires ou une éventuelle crise de l’eau parmi les plus préoccupants. «Chaque risque examiné (…) pourrait provoquer une défaillance à l’échelle mondiale, mais c’est leur interconnexion qui accentue leurs effets négatifs au point qu’ensemble, ces effets pourraient être multipliés par dix», estime Jennifer Blanke, Économiste en chef du Forum Économique Mondial.
Dans la chronique d’hier on a fait mention de la situation de sécheresse et d’insécurité alimentaire notamment dans le Nord-Ouest d’Haïti. C’est un sujet qui devrait préoccuper tout le monde notamment ceux et celles qui sont en position de prise de décision dans ce pays. Voilà aujourd’hui un autre tableau qui présente l’inégalité dans le monde, une photo qui n’est pas du tout différente de ce qu’on a ici en Haïti. L’aggravation des écarts entre riche et pauvre est une preuve en plus de l’inefficacité de certaines initiatives de la BM et du FMI comme l’a reconnu Oxfam, cet écart est aussi ici des choix en termes de politiques sociales et économiques au cours des décennies. Oxfam a traité la Banque Mondiale et le FMI d’institutions a l’oral, d’institutions qui annoncent et promettent sans vraiment agir pour de vrais résultats. L’heure est donc à des actions profondes. On ne peut pas être tranquille quand des frères et des sœurs sont dans une situation aussi difficile.