Haïti une nouvelle fois dans le top 10 des «États faillis»

L’organisation Fund for the peace (Fonds pour la paix) en partenariat avec le magazine Foreign Policy publie chaque année depuis 2005 un indice sur les Etats faillis, appelé « failed states index ». Dans ce rapport rendu public cette semaine Haïti est classé 8eme dans le classement 2013 des « Etats faillis », avec 105,8 points. Notre pays vient juste après l’Afghanistan, le Yémen, le Tchad, le Sud Soudan, la République démocratique du Congo et la Somalie. Nous sommes définitivement logés dans le poul d’un ensemble de pays qui vivent des guerres civiles depuis des années. Au bas du classement, on retrouve la Finlande, 178 e avec 18.0 points, avec d’autres pays, certains d’Europe, dont le Danemark, la Suisse, la Norvège, l’Islande, l’Irelande et le Canada, pays du continent américain.

Pour effectuer ce classement, 12 indicateurs sont pris en compte, comme la pression démographique, le mouvement massif de réfugiés, l’exode massive, la chute du développement économique, l’incapacité de l’Etat à se légitimer, la détérioration des services publics, les violations des droits humains et le non-respect du règne de la loi, la faiblesse de l’appareil sécuritaire, fracture et conflits internes, intervention des acteurs externes.

Il faut bien comprendre que l’indice est un indice négatif, cela veut dire, les premiers du classement correspondent aux pires résultats et les pays qui sont au bas du classement avec moins de points comme la Finlande et la Norvège sont les plus stables ou encore les moins «faillis». Donc, pour chaque indicateur, les notes sont placées sur une échelle de 0 à 10, 0 étant la plus faible intensité (plus stable) et 10 étant la plus haute intensité (moins stable). Le score total est la somme des 12 indicateurs et sur ​​une échelle de 0-120.

En d’autres termes plus on n’est proche du total de 120, plus on est instable, plus on est failli, et plus on est loin de 120 points, plus ce pays est stable, donc ce qui justifie que la Finlande a obtenu seulement 18 points sur 120, ce qui correspond a la meilleure situation possible.

Si nous essayons de ventiler la note d’Haïti, d’abord pour la pression démographique, nous avons obtenu 9,6 sur 10, 8,6 pour le mouvement massif de réfugiés, 9,1 pour le niveau de développement économique, 9,6 sur en termes de déficit de service publique, et 9,9 pour l’intervention des acteurs extérieurs, qui est totalement justifiée par la présence des soldats de la MINUSTHA depuis 2004.

A noter que nos principaux voisins sont très bien classées par rapport a nous, d’abord, la République Dominicaine est en 95eme position, Jamaïque, 118eme, et la Trinidad and Tobago est 125eme pour ne citer que ces trois la.

Bref, il faut dire qu’Haïti depuis le lancement de cet indice en 2005, a toujours été parmi les 10 pires élèves de la classe selon ce indice d’Etat failli, ce qui démontre que nous n’avançons pas réellement, les progrès sont insignifiants ou inexistants. Qui pisait, nous avons pas l’impression que le pays va sortir de cet lot dans un temps proche, car il ne s’efforce pas réellement pour sortir de ce top de mauvais élèves vu que, pour la plupart des indicateurs pris en compte dans ce calcul, nous restons très fragiles, et nous n’abordons pas en profondeur les problèmes de pression démographique, la reconquête de la souveraineté économique et politique, le déficit de services publics, et problèmes de gouvernance politique et économique.

Nous ne sommes pas du tout surpris par ces résultats, et nous ne pouvons pas espérer une meilleure place dans le classement dans les années a venir, si nous continuons avec les mêmes pratiques d’improvisation, de tâtonnement, de bricolage, de choix économiques pour des résultats au rabais sans attaquer les problèmes de fonds pour l’amélioration substantielle des conditions de vie dans ce pays.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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