Haïti-Presse : Un communiqué du Conatel considéré comme une tentative de muselage
P-au-P, 10 avril 2014 [AlterPresse] — Une note d’intimidation, une condamnation sans appel, c’est ainsi que l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) et l’Association des journalistes Haïtiens (Ajh), caractérisent une note émise par le Conseil national des télécommunications (Conatel), ciblant les stations de radios.
Le Conatel dit constater que « certaines stations de radiodiffusion, en violation des dispositions du Code Pénal et des lois et des règlements de télécommunications, diffusent de manière systématique de fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public, de déstabiliser les institutions de la République et de porter atteinte à l’intégrité de nombre de citoyens ».
Une accusation confirmée par le directeur des affaires juridiques du Conatel, Edwin Coq, qui a été joint au téléphone par AlterPresse. Il a clairement précisé qu’il y avait un communiqué général, ainsi qu’une note de rappel transmise à la radio Zénith Fm, rappelant aux médias quels types de comportement la loi ne tolère pas.
Radio Zénith Fm est ciblée parce qu’elle aurait annoncé la démission du premier ministre, Laurent Lamothe, une démission qui n’a pas eu lieu, indique Coq.
Une note d’intimidation ?
Le coordonateur de l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), Jacques Desrosiers attribue cette note du Conatel à une offensive du pouvoir pour faire reculer la liberté d’expression.
Jacques Desrosiers inscrit la note du Conatel, dans une stratégie pour contrôler les médias, en les censurant.
« C’est une condamnation sans appel, l’association compte réagir par rapport à la note », fulmine la présidente de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) Lilianne Pierre Paul.
« Un texte de réaction rapide doit sortir sous peu pour rejeter les prétentions du Conatel, qui pense qu’il peut revenir avec le décret du 12 octobre 1977, pris sous la dictature de Jean Claude Duvalier.
J’ai appelé le directeur du Conatel Jean Marie Guillaume personnellement, pour savoir de quoi il en est, parce qu’il y a de grosses menaces qui planent sur la presse », fait-elle savoir.
Rappelant des cas de violences physiques et verbales exercées à l’encontre des journalistes par des figures du pouvoir actuel, elle souligne lire la suite sur alterpresse.org