Le soleil d’Haïti rayonne sur les Escales du livre

Trois auteurs haïtiens de renom ont traversé l’Atlantique pour se poser en terre binicaise, à l’occasion des Escales du livre qui se déroulent ce week-end à l’Estran.

Trois auteurs de Grand’Anse

Jean-Claude Fignolé, Claude Pierre et Evains Wêche sont originaires de Grand’Anse, région natale de plusieurs grands poètes haïtiens. À la fois truculent, sombre et brillant, Jean-Claude Fignolé fut critique d’art et journaliste, mais c’est surtout comme écrivain et fondateur du mouvement littéraire « spiraliste », qu’il s’est créé une place de choix dans les milieux intellectuels haïtiens. Claude Pierre, poète sensible et charismatique, enseignera d’abord à Port-au-Prince, puis sera chassé par la dictature de Duvallier, et s’exilera au Canada comme professeur d’université avant de revenir au pays, en 1986. Evains Wêche, le benjamin, est un nouvelliste déjà remarqué et primé, dont la langue s’adapte charnellement à son île.

Haïti de passion et de douleur

« On ne peut pas parler d’Haïti sans passion ». La famille, fondement de la société créole, s’effrite au profit de l’individualisme. Le séisme de 2010 est certes parvenu à faire renaître l’esprit de solidarité, une renaissance éphémère balayée par l’intervention de la communauté internationale et l’appât du gain… Une vision réaliste d’une île qui reste cependant magique, somptueuse, attachante, où la fraternité reprend finalement le dessus sur l’égoïsme et le « business ».

L’amour de la langue française transmis par les… Bretons

« Nous avons appris le Français avec les Filles de la Sagesse de Saint-Brieuc, ou les Frères de Ploërmel ! ». Une de ces facéties dont l’Histoire a le secret… Des Bretons, qui n’étaient pas autorisés à parler leur langue dans leur région natale, et qui interdisaient aux Haïtiens de parler créole ! Une ineptie au final très constructive, puisque la langue française est devenue une passion pour ces jeunes Haïtiens. « Une véritable fascination pour ces mots avec lesquels se racontent des histoires, par une description des images, puis des émotions », selon Jean-Claude Fignolé.

« Une langue transmise par des professeurs de littérature passionnés », témoigne Evains Wêche. « Une langue magique », pour Claude Pierre. « Pour preuve cette lettre d’amour que j’ai écrite, en lieu et place d’un ami créole, pour la jeune fille de son coeur. Et ça a marché ! » Ah, la Femme, « soubassement de l’Histoire, et qui porte tout le questionnement du monde ». La passion de la vie…

Les Escales au coeur de la coopération Haïti-Côtes-d’Armor

« Venir à Binic fait remonter toute l’enfance à la surface ! ». Mais le levier de cette présence aux Escales, c’est la coopération engagée par les Côtes-d’Armor avec la Grand’anse, à la suite du séisme qui a dévasté Haïti le 12 janvier 2010. Le partenaire de cette coopération est l’association des maires de la Grand’anse, dont le président n’est autre que… Jean-Claude Fignolé. Un festival qui offrira aux lecteurs costarmoricains, mais aussi lire la suite sur ouest-france.fr

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