Récentes inquiétudes relatives au programme PetroCaribe…

Les réflexions se poursuivent dans la Région en ce qui concerne l’avenir du programme Petrocaribe qui continue de présenter des incertitudes pour certains pays membres. En effet, dans un article publié hier mercredi 5 Février, le quotidien vénézuélien El Universal a évoqué une perte d’attraction de ce programme Petrocaribe par le Honduras. Donc, depuis les nouvelles mesures et les changements dans les règlements, les conditions et les taux d’intérêt, le Honduras se sent moins intéressé à rester dans l’alliance Petrocaribe selon les récentes déclarations du secrétaire hondurien de développement économique Alden Rivera. A rappeler que cet accord entre les pays des Caraïbes et le Venezuela, permet d’acheter le pétrole à des conditions de payement préférentielles.

M. Rivera a affirmé que « Venezuela a changé les règles du jeu, a modifié les conditions, et notamment est venu avec un taux d’intérêt plus élevé. Ce changement rend le programme moins attrayant pour le Honduras, considérant le lourd fardeau de la dette future sur des achats d’aujourd’hui.

«Actuellement, nous croyons que les possibilités autour de Petrocaribe ne sont pas aussi les meilleures pour le gouvernement du Honduras, a ajouté M. Rivera à Tegucigalpa.

En effet, différents secteurs du Honduras estiment que le Petrocaribe n’offre pas nécessairement un carburant à faible coût, et les conditions de paiements ne sont pas les meilleurs. Sachant que 60 % de la facture doit être payée en espèces et le 40 % qui reste peut être payée sur une durée de 25 ans avec un intérêt qui dépasse 1%.

A rappeler que la facture totale pour les achats de carburant par le Honduras dans le cadre du Petrocaribe en 2013 était d’environ 2 milliards de dollars, contre un peu plus de 3 milliards pour Haïti.

En Haïti, Il y a vraiment raison de s’inquiéter par rapport à l’avenir de ce programme quand on observe les positions de certains pays bénéficiaires, d’ailleurs le gouvernement du Guatemala avait déjà abandonné en novembre l’initiative Petrocaribe.

Le vice-président guatémaltèque Roxana Baldetti avait donc déclaré que les avantages recherchés par le Guatemala n’étaient pas retrouvés dans cet accord de Petrocaribe et donc n’était pas avantageux pour son pays et a laissé tomber.

En effet, les économistes ont souligné que les changements apportés par Caracas dans les conditions initiales de l’accord sont les conséquences des problèmes économiques qui secouent le Venezuela tels l’hyperinflation, le déficit commercial et la diminution du niveau de production de pétrole. Il y a eu aussi récemment aussi des difficultés pour émettre des billets d’avion à cause de dérèglements informatiques et financiers.

En tenant compte des inquiétudes, hésitations voire refus pour certains pays de faire partie de cet accord, nous pensons qu’ Haïti doit réfléchir plus profondément sur cette alliance et son coût futur pour les générations à venir. Il faut cesser de voir dans le PetroCaribe une aubaine, mais de préférence un accord qui a des avantages, et qui a aussi des inconvénients.

Si on ne développe pas des capacités pour arriver à rembourser la dette et ses intérêts, nous creuseront les fosses pour nous enterrer. Donc, le PetroCaribe qui fait sourire aujourd’hui, ne garantit pas qu’on pourra continuer à sourire demain si les fonds ne sont pas investis dans une démarche productive. Autant qu’il est dangereux pour un particulier d’emprunter de l’argent uniquement à des fins de consommation, il est aussi inquiétant pour Haïti de continuer à recevoir des barils, sans vraiment peser le poids de ce qui nous attend et attend nos enfants dans les années à venir. La diversification de nos sources d’approvisionnement à travers de bonnes politiques publiques devient donc de plus en plus impérative !

Chiffre pour aujourd’hui: 1228

Selon les données 2012 de la Banque Mondiale, Le PIB par habitant en Parité Pouvoir d’Achat pour Haïti est de 1228 dollars américain, un peu plus que 53,000 Gourdes de revenu par année, contre 10,204 dollars américains pour la République Dominicaine. Donc concrètement un citoyen moyen de la République Dominicaine est plus de 8 fois plus riche qu’un haïtien moyen.

Etzer Emile, Radio Vision 2000

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