Croissance économique et croissance des exportations en Haïti
Après un ralentissement de la croissance économique en 2012, soit un taux de 2,9% par rapport a 5,5 % en 2011, l’économie haïtienne a enregistré pour l’année 2013 une croissance de 4,3 % selon les derniers chiffres officiels fournis par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI). Un taux de croissance qui reste quand même cohérent par rapport au chiffre de 4% avancé le mois dernier par la Commission Économique des Nations Unies pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (la CEPALC). Le Produit Intérieur Brut, qui est en fait un indicateur de la richesse crée dans l’économie, pour l’année 2013 a atteint le niveau de 364,8 milliards de gourde, soit environs 8,3 milliards de dollars américains contre 328 milliards de gourde pour 2012.
La branche d’activité Commerce, Restaurants et Hôtels représente la plus grande portion du PIB, avec un chiffre de 4,14 milliards de Gourde, soit 27,6 % du PIB, vient ensuite la branche d’activité Agriculture, Élevage et Pêche qui s’est élevé à 3,36 milliards de gourde soit 22,4 % du PIB. Ces deux principales branches d’activité a elle seules représentent donc 50% du PIB. L’augmentation de la production de riz au cours de l’année 2013 de près de 18% a été selon le ministre de l’Agriculture Thomas Jacques le moteur de cette progression au niveau de la branche Agriculture, Elevage et Pêche.
Les autres branches d’activités ont complété le PIB avec notamment une valeur de 1,47 milliards de gourdes pour Bâtiments et Travaux Publics, et 1,1 milliards de gourdes pour la branche Transport et Communication.
Rappelons que selon les experts de la CEPAL, pour l’exercice 2014, Haïti pourrait enregistrer une croissance encore plus robuste au-dessus de 4.5% du PIB, en dehors des circonstances défavorables comme les aléas climatiques (ouragans), les principaux prix internationaux (pétrole et aliments) et la santé de l’économie mondiale, plus particulièrement celle des États-Unis.
En tout état de cause, Le consensus parmi la communauté des économistes et de simples observateurs, c’est que ce taux de croissance de 4% est un taux énigmatique qui ne correspond pas nécessairement à la réalité de la dynamique économique du pays…Donc, La population ne ressent pas cet impact de croissance. Le consensus c’est que l’argent ne circule pas…comme il le devrait dans une économie normale et dynamique.
Du coté du commerce extérieur, en valeur courante, les importations sont passées de 174,4 milliards de Gourdes en 2012 à 192,9 milliards en 2013 soit une croissance de 9,6%. Du coté des exportations, ces dernières ont atteint 66,5 milliards de gourdes contre 55,46 milliards de gourdes en 2013, soit une croissance de 16,6%. Donc, concrètement, pour chaque dollar américain qu’on a gagné des exportations de nos produits, on a acheté des produits étrangers pour près de 3 dollars. Ce qui veut dire il nous faut une croissance encore plus significative et continue des exportations pour réduire le déficit commercial d’Haïti.
Autre remarque pertinente, les exportations représentent 18,24 % du PIB en 2013, contre 16,9% en 2012. Tout de même, un cas de figure totalement différent de certains pays où la croissance économique est dirigée par les exportations, comme c’est le cas de Taiwan, où les exportations constituent environ 60% du PIB. Il est un fait certain qu’on peut pas exporter, si on ne produit pas, donc il revient a dire qu’il nous faut absolument une politique de production de biens et de services guidée par des avantages compétitifs pour se faire une place sur le marché régional voire internationale pour qu’on puisse pouvoir bénéficier les bienfaits des exportations.
Sous-rubrique « Le chiffre pour aujourd’hui»,
Le chiffre pour aujourd’hui : 86%
Donc, 86% de l’argent qui est déposé dans les banques commerciales haïtiennes est concentré dans le département de l’Ouest, contre 14 % pour tout le reste du Pays. Ce qui est une preuve tangible de la concentration des activités économiques du pays.
Etzer Emile, Radio vision 2000