Les ouragans Irma et María ont affecté 9% du secteur agricole dominicain
Les autorités dominicaines ont procédé à une évaluation des dégâts causés par les ouragans Irma et María au secteur agricole dominicain, en vue d’avoir des informations claires et précises sur l’impact de ces ouragans sur le secteur pour formuler des politiques publiques devant relever les zones durement toucher par ces désastres. Il faut rappeler que ces ouragans ont saccagé plusieurs pays de la Caraïbe, notamment Antigua et Baruba, la Dominique, Porto-Rico, Cuba, St. Martin et St. Barthemely.
En effet, selon les données préliminaires fournies par le ministre dominicain de l’agriculture, Angel Estevez, rapportées par le journal dominicain Acento, les dégâts causés par les cyclones Irma et María ont affecté 9% de la production de biens alimentaires en République Dominicaine, ce qui représente un peu plus de 350 millions de dollars américains.
Selon les données du ministère, près de 50 hectares de terres ont été affectés par les cyclones, dont 27% ont subi des dommages très sévères. Il faut dire qu’en l’espace de 15 jours, Irma et María ont frappé les mêmes producteurs agricoles en République Voisine, notamment les provinces de Montecristi et Valverde dans le Nord-Est, où l’on enregistre d’importants dégâts dans les cultures de banane, du riz et de la figue banane, tandis que dans la région de l’Est la production du cacao n’était pas épargnée.
Face aux dégâts causés par les deux ouragans au secteur agricole dominicain, le président Danilo Medina ne reste pas les bras croisés et affirme que son gouvernement dispose d’une enveloppe de 500 millions de pesos dominicains, équivalent à 10.4 millions de dollars américains, en vue d’aider les agriculteurs durement frappés, pendant que la Banque agricole dominicaine, de son côté, procédera à un refinancement des producteurs affectés par ces deux ouragans dont le passage a coûté des milliards de dollars américains à la région des Caraïbes.
Les autorités dominicaines continuent de nous donner des leçons en matière de gouvernance économique et c’est cette vraie politique de financement ou de refinancement des agriculteurs du Grand Sud qui n’était pas remarquée en Haïti au lendemain du passage de l’ouragan Matthew, au-delà de certains programmes limités et ciblés dont ont bénéficié certains entrepreneurs. Un an après, le bilan, en termes de politiques publiques mises en œuvre par les autorités, reste mitigé, mais Dieu merci l’agriculture de subsistance a repris dans ces zones et des gens commencent à se recapitaliser eux-mêmes tout en améliorant leurs conditions de vie.
Riphard Serent, MPA
Economiste