Conjoncture économique haïtienne au quatrième trimestre de l’exercice 2012-2013..

L’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), qui ne n’est pas encore prononcé sur le taux de croissance de l’économie pour 2013 comme la CEPAL l’a fait récemment, a rendu public sa note succincte sur l’évolution des indicateurs retenus pour suivre le secteur réel, à travers sa rubrique « Conjoncture Economique, Principaux Indicateurs du secteur réel ».
 
En effet, selon les dernières données de la Direction des Statistiques Economiques de l’IHSI, l’économie a enregistré une hausse de 6.4 % au niveau de l’indice de la production industrielle en glissement annuel et de 2.5 % par rapport au trimestre précédent. Selon l’IHSI, cette progression trimestrielle de l’industrie résulte d’une évolution contrastée des différentes branches d’activité. En effet, les fabrications de produits alimentaires, de bois, de produits chimiques et les ouvrages métallurgiques ont crû respectivement de 6.5 %, 12.6 %, 9.4 % et de 19.2 %. Par contre  le textile et les produits minéraux non métalliques ont affiché une tendance à la baisse respectivement de 12.6 % et 5.8 %.
 
Au niveau de l’Energie, comme on le constate à travers ce rationnement insupportable dans la capitale notamment,  l’indice de la production d’énergie électrique a baissé de 7.5 % en glissement annuel et de 8.3 % par rapport au 3e trimestre de l’exercice antérieur. Cette contre performance enregistrée au niveau de l’énergie dans l’économie est due surtout à l’évolution négative de la production thermique (-14.1 %), puisque la production hydroélectrique a crû de seulement 54 %. La consommation facturée a, pour sa part, reflété une tendance à la hausse (2.6 %) par rapport au trimestre précédent.
En ce qui concerne le secteur de la Construction, selon l’IHSI, l’indice de l’activité de construction a augmenté de 15.7 % en glissement annuel et de 6.9 % par rapport au 3e trimestre passé. Cet accroissement enregistré au niveau de ce secteur est compatible à l’augmentation des importations de matériaux de construction notamment le fer, le ciment et la construction de préfabriqués. Cette performance se traduit aussi par une hausse de 6.7 % de
l’indice du nombre de salariés dans la construction, selon les experts de l’IHSI.
Au niveau du commerce interne, l’indice de l’activité commerciale a cru de 14.2 % en glissement annuel et de 4.3 % par rapport au 3e trimestre de l’exercice  précédent. La variation trimestrielle positive en valeur nominale est due à une bonne prestation de toutes les branches d’activité de ce secteur, notamment les commerces de véhicules automobiles (2.2 %), de gros de produits alimentaires (7.1 %), d’articles et appareils d’équipement domestique (2.8 %) et de quincaillerie (7.7 %).
Dans sa dernière publication sur la conjoncture économique au 4e trimestre de l’exercice antérieur, l’IHSI a indiqué que  l’indice des prix à la consommation a cru de seulement 5.4 % en glissement annuel et de 0.5 % par rapport au trimestre précédent. Cette progression trimestrielle est liée à l’augmentation de la quasi-totalité des postes de dépenses, particulièrement le Logement (1.6 %), Habillement (1.6 %), Autres biens et services (1.3 %), Ameublement (0.9 %) et Santé (0.9 %). L’indice des prix des produits agricoles, de son côté, a augmenté de 9.2 % en glissement annuel et s’est contracté de 0.2 % par rapport au trimestre antérieur.
En ce qui concerne le commerce extérieur, l’économie a enregistré une baisse au niveau de l’indice de la valeur moyenne des importations de 2.1 % en glissement annuel et de 2.6 % par rapport au dernier trimestre.  Il faut rappeler qu’effectivement, selon les chiffres de la BRH, les importations ont diminué de 9% dans l’économie en 2013.
L’évolution des indicateurs du secteur réel de l’économie n’a pas présenté jusqu’ici des rebonds en 2013 et ne laisserait pas présager un éventuel taux de croissance de jusqu’à 4% du PIB pour l’exercice précédent, comme la CEPAL l’a déjà estimé dans son dernier rapport sur Haïti.
Même si l’économie aurait enregistré ce taux de croissance, ce dernier n’est pas suffisant pour une économie tant malade et ne pourra pas faire d’Haïti un pays émergent dans les 20 à 25 prochaines années.
Il faut évidemment surveiller les manipulations des chiffres pour faire plaisir aux grandes institutions internationales comme la Banque mondiale et le FMI.
Haïti  souffre déjà d’un problème grave de déficience de gouvernance économique et politique, d’une instabilité des rues intermittente, du dysfonctionnement croissant d’un de ses secteurs porteurs : son secteur d’assemblage.
Peut-elle se permettre le luxe d’un problème additionnel de déficience de gouvernance statistique ?  Cela serait vraiment le comble !
Riphard Serent
Vision 2000

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