Exercice 2013-2014..Quel budget et quelles perspectives pour cet exercice à venir…?

Les opinions des uns et des autres, décideurs ou pas, se multiplient concernant le prochain exercice 2013-2014 à partir d’Octobre prochain dans un contexte d’agitation politique et d’incertitudes de toute sorte qui ne laissent pas augurer des perspectives meilleures pour les familles haïtiennes les plus vulnérables et pour la classe moyenne, trois ans après le séisme de 2010.
Le Projet de loi de finance 2013-2014, voté par la Chambre basse dans des conditions décevantes, continue d’être l’élément clé de l’actualité économique depuis plusieurs jours et se trouve dans une vraie impasse à la Chambre du Sénat qui se montre beaucoup plus rigide que la Chambre des députés par rapport à un ensemble d’anomalies relevées dans le budget 2014 qui devrait être en vigueur à partir d’Octobre prochain.
L’enveloppe allouée à certains ministères dans le budget pour l’exercice 2013-2014 a été revue à la baisse par rapport à l’exercice en cours, alors que celle du palais national a presque triplé. Les budgets des ministères clés pour la réalisation des objectifs du Millénaire ont été réduits, particulièrement celui du ministère de la Santé Publique.  Est-ce vraiment sérieux ?  Nous confrontons depuis des mois, en tous cas, une conjoncture mondiale d’austérité où plusieurs gouvernements sérieux continuent de réduire leurs dépenses en vue d’allouer une plus grande part de leur budget à l’investissement et au développement de leur pays.
La situation macroéconomique avec des taux de croissance de moins de 5%, le manque de dynamisme de l’économie haïtienne, l’absence de projets porteurs dans l’agriculture, les aléas climatiques et politiques et l’augmentation des taxes sur les produits de première nécessité, il ne faut pas oublier aussi la persistance de l’insécurité un peu partout et particulièrement à Pétion-Ville, où il devient de plus en plus dangereux de parquer une voiture dans certains endroits, malgré la proximité d’agents de sécurité, tout cela ne va pas contribuer à améliorer les conditions de vie en Haïti où plus de 2 millions de personnes ne se nourrissent  pas convenablement chaque jour, selon certains observateurs.
 
Les problèmes et besoins sociaux et économiques d’Haïti se multiplient, alors qu’on a affaire à un budget revu à la baisse de près de 5 milliards de gourdes pour l’exercice à venir à savoir l’exercice 2013-2014. Le budget d’Haïti d’environ 126 milliards de gourdes pour 10 millions d’habitants ,soit environ $ US 3 milliards, pour l’exercice 2014 est comparable à celui de certaines universités aux USA qui comptent environ 2000 étudiants.
Avec ce maigre budget 2014, le gouvernement, comme toujours, entend poursuivre un ensemble d’objectifs très ambitieux, des perspectives économiques non prometteuses dans un contexte d’instabilité et d’incertitude électorale. En effet, en termes de prévisions économiques pour 2014, on parle d’un taux de croissance de 4.5%, d’un  taux d’inflation qui devrait rester dans les 6.5%, d’un déficit budgétaire représentant 4% du PIB, des recettes fiscales de l’ordre de 53 milliards de gourdes et d’un taux de pression fiscale qui doit passer de 12% durant l’exercice en cours  à 13 % pour le prochain exercice.
De telles prévisions économiques risquent de ne pas être atteintes en 2014 en raison de toutes ces incertitudes et inquiétudes liées à un tableau politique agité qui ne laisse pas présager un meilleur avenir économique pour Haïti.
 
Riphard Serent
Vision 2000

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