Haïti-Justice : L’avocat Patrice Florvilus n’entend pas répondre à la seconde invitation du parquet
L’avocat Patrice Florvilus, attendu au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, le jeudi 22 août 2013, ne compte pas se présenter, alors que des personnes déplacées annoncent un sit-in en sa faveur, devant le parquet le même jour, apprend AlterPresse.
L’avocat avait déjà boudé une première invitation, le lundi 19 août 2013, se faisant représenter par ses avocats.
En tant que membre de la fédération des barreaux d’Haïti (Fbh), il bénéficie de certains privilèges, accordés notamment par le décret de mars 1979, indiquant la procédure à suivre en cas de griefs contre un avocat, avance Me. Florvilus.
Et cette procédure n’est pas un dépôt de plainte devant le parquet.
Patrice Florvilus est l’objet d’une plainte pour « incendie et association de malfaiteurs » par l’avocat Reynold Georges, connu, entre autres, comme l’un des défenseurs de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier.
Plusieurs organisations du mouvement social haïtien considèrent qu’il s’agit d’une tentative de persécution et d’intimidation.
« J’ai écrit au bâtonnier de Petit-Goâve (Ouest)… [qui, lui, a adressé une correspondance au bâtonnier de Port-au-Prince] pour lui dire combien cette action met en péril l’exercice de notre profession d’avocat », affirme Patrice Florvilus, qui dit avoir reçu la plainte judiciaire avec « indignation »
Pour lui, le substitut du commissaire du gouvernement, Claude Michel – en charge du dossier -, n’a qu’à classer l’affaire sans suite, ou assumer sa responsabilité quant à tout « excès d’abus de pouvoir et d’autorité ».
« Je n’ai rien à lui dire », martèle Florvilus, qui ne veut pas trahir sa décision d’ignorer l’invitation, insistant pour dire que « sa vie est menacée ».
Soupçons et plaintes
A l’origine de la plainte de Reynold Georges, une affaire d’éviction forcée dans un camp de personnes déplacées du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Le 13 avril 2013, Georges et son client Jean-Claude Duvalier ont visité un camp et réclamé le terrain comme étant leur propriété. Deux jours plus tard, le camp est incendié.
Deux déplacés, manifestant contre cet acte, Darlin Lexima et Meris Civil sont arrêtés, battus et torturés dans un commissariat.
Meris Civil meurt de ces mauvais traitements. Un récit confirmé par des organisations de défense de droits humains, dont Amnesty International.
Appelé pour défendre Lexima et la famille Civil, Patrice Florvilus dépose une plainte qui se trouve actuellement au lire la suite sur alterpresse.org