Haïti-Justice : Le bâtonnier de Port-au-Prince rappelle au juge Lamarre Belizaire ses limites
Carlos Hercule, Bâtonnier de Port-au-Prince et président de la Fédération des barreaux d’Haïti, rappelle au juge d’instruction Lamarre Belizaire les balises que lui imposent les lois républicaines dans sa décision d’arrêter l’avocat André Michel dans l’exercice de ses fonctions.
« L’avocat n’est pas au-dessus de la loi. Mais le pouvoir du Magistrat instructeur est tout balisé par la loi. Et, nous sommes plus que déterminés à combattre toutes mesures arbitraires et illégales décidées contre n’importe quel avocat », previent le batonnier dans une lettre adressée au juge le 31 juillet 2013.
Dans la correspondance, Me Hercule informe également le magistrat Belizaire de « la saisine d’office du Conseil de l’Ordre de la décision » de son cabinet d’instruction.
Le bâtonnier rappelle au magistrat l’article 53 du décret du 29 mars 1979 qui l’empêche d’exercer une quelconque contrainte de corps sur un avocat exerçant sa profession.
Cet article stipule que « nulle contrainte, en dehors des cas prévus par la loi ne peut être exercée sur sa personne, à l’occasion de l’exercice de sa profession ».
Or, Me André Michel, intervenait en qualité d’avocat dans le dossier d’agression qu’a subie Enold Florestal, selon ses déclarations au comité d’enquête du Conseil de discipline, rapporte le bâtonnier Hercule dans sa lettre.
« Je comprendrais fort mal la présence du juge d’instruction sur les lieux d’exécution de son mandat, une charge abandonnée par le législateur au Commissaire du Gouvernement et je serais très étonné de l’entêtement d’un magistrat de vouloir poursuivre l’instruction ouverte contre une personne qui, selon ledit Magistrat, venait d’attenter à sa vie en criblant sa maison de balles », écrit Hercule.
En fait, le 26 juillet le magistrat Belizaire s’est présenté lui-même dans les parages du cabinet d’André Michel aux fins de procéder à son arrestation pour l’assassinat de Frantzy Duverseau. Lire la suite sur alterpresse.org