Objectifs de lutte contre la faim dans le monde..Haïti n’y arrivera pas d’ici 2015

La FAO l’a confirmé cette semaine à Rome: 38 pays ont réalisé, avant même l’échéance de 2015, les objectifs fixés à l’échelle internationale pour éradiquer la faim.

«Ces nations montrent la voie vers un avenir meilleur. Elles prouvent qu’avec une coopération, une coordination et une volonté politique forte, il est possible de réduire rapidement et durablement la faim», a indiqué le Directeur général de la FAO, M. José Graziano da Silva. Ce qui veut dire clairement que nous autres en Haïti nous n’avons pas encore cette coopération, cette coordination et cette volonté politique forte pour réduire rapidement et durablement la faim dans le pays.

M. Graziano da Silva a enjoint tous les pays à poursuivre leurs efforts pour éliminer la faim et relever le défi Faim zéro lancé en 2012 par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.

«Mondialement, la faim a reculé durant ces dix dernières années, mais pas en Haïti. Cependant 870 millions de personnes, dont plus de 2 millions en Haïti, restent sous-alimentées, et des millions d’autres souffrent de carences en vitamines et minéraux, qui se traduisent notamment par un retard de croissance chez l’enfant», a commenté le chef de la FAO. 

Il faut dire que vingt États ont rempli le premier objectif du Millénaire pour le développement, qui visait à diminuer de moitié, entre 1990-1992 et 2010-2012, le nombre de personnes souffrant de la faim, comme l’avait défini la communauté internationale lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2000.

Par ailleurs, 18 pays ont été félicités pour avoir atteint non seulement cet objectif du Millénaire mais aussi l’objectif, plus impérieux, du Sommet mondial de l’alimentation, à savoir réduire de moitié, entre 1990-1992 et 2010-2012, le nombre absolu de personnes sous-alimentées. Ce dernier objectif a été fixé en 1996, quand 180 nations y compris Haïti s’étaient réunies au siège de la FAO à Rome afin d’identifier des moyens de vaincre la faim.

Les pays ayant réalisé l’objectif numéro un du Millénaire pour le développement (diminution de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim), sont: l’Algérie, l’Angola, le Bangladesh, le Bénin, le Brésil, le Cambodge, le Cameroun, le Chili, les Fidji, le Honduras, l’Indonésie, la Jordanie, le Malawi, les Maldives, le Niger, le Nigeria, le Panama, la République dominicaine, le Togo et l’Uruguay.

Les pays ayant réalisé les deux objectifs, le premier du Millénaire pour le développement et celui du Sommet mondial de l’alimentation sont: l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Cuba, Djibouti, la Géorgie, le Ghana, la Guyane, le Kirghizstan, le Koweït, le Nicaragua, le Pérou, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les Samoa, Sao Tomé-et-Principe, la Thaïlande, le Turkménistan, le Venezuela et le Viet Nam.

Tous ces États seront mis à l’honneur lors d’une cérémonie de haut niveau au siège de la FAO ce dimanche prochain 16 juin, dans le cadre de la Conférence de la FAO, l’organe directeur suprême de l’organisation, qui se tiendra toute la semaine prochaine.

Il est à remarquer que Haïti ne figure pas parmi ces pays ayant réalisé l’objectif numéro un du Millénaire pour le développement et celui du Sommet mondial de l’alimentation. Ceci veut dire clairement que les gouvernements n’ont rien fait durant ces 5 à 10 dernières années pour réduire même de moitié  le nombre d’Haïtiens souffrant de la faim. Une situation très préoccupante pour plusieurs secteurs de la vie nationale qui croient que la distribution anarchique et non planifiée de plats chauds et des  kits alimentaires à travers le programme  »Edepep » ne va pas résoudre le problème de la faim en Haïti.

La mendicité d’Etat ponctuelle et improductive n’a pas d’avenir…Deux haïtiens sur trois maintenant ont des problèmes alimentaires de divers ordres. La distribution d’aliments doit faire partie d’un plan de réduction de la faim, de la pauvreté et de la dépendance de la République Dominicaine. Il faut certes de grands investissements de plusieurs centaines de millions de dollars dans l’agriculture pour produire en quantité du riz, du mais, du poids, de la banane, du manioc, de la patate, des légumes, des fruits..etc, en vue de nourrir cette population mourant de faim.  Mais, l’important c’est la volonté politique pour le faire, car il y a beaucoup de ressources potentielles disponibles en Haïti et dans la communauté internationale pour forger des programmes porteurs dans ce sens.