Haïti-Politique : Le pays attend le bilan des deux ans du président Martelly
Le chef de l’État haïtien, Michel Joseph Martelly s’apprête à célébrer, le 14 mai prochain, son entrée au palais présidentiel comme étant président de la République. Pour marquer cette date, rien en terme de préparatifs y relatifs n’est encore annoncé par la Présidence. Cependant, les yeux sont rivés en direction du palais national à l’heure du bilan de deux années de gestion de l’ancien musicien, chanteur et compositeur.
Deux ans de déception pour de nombreux partisans du président au crane rasé. Deux ans de crises de toutes sortes. Les débuts du quinquennat de Michel Joseph Martelly n’ont pas été de tout repos pour le 56e président d’Haïti qui a du affronter les dures réalités d’un pays angoissé où le chômage, la cherté de la vie, la misère noire… règnent en maître.
Les démarches entreprises par la nouvelle équipe dirigeante en vue de soulager la situation de la population n’ont pas encore abouti. «Il y a de l’espoir », estiment certains.
Interrogés par Haiti Press Network à l’aube de cet anniversaire, de nombreuses personnes opinent ainsi : « c’est un sombre anniversaire que le président Martelly s’apprête à célébrer le 14 mai prochain. » Ce, avancent-ils, en raison de toutes les promesses non tenues. Ils citent cependant le programme de l’éducation gratuite (PSUGO) qui permet à quelques enfants en difficulté économique de se rendre à l’école.
Pour un universitaire qui a requis l’anonymat, c’est un chef d’État plutôt publiciste, très critiqué pour sa stratégie de propagande qui va présenter l’épilogue de ses deux ans d’intronisation à la magistrature suprême de l’État. « Les promesses de campagne tardent encore à se concrétiser pendant que la propagande est en hausse sur les ondes », juge-t-il.
Récemment, le chef de l’Etat a annoncé avoir créé plus de 400.000 emplois, de nombreux citoyens restent sceptiques. Le nombre de chômeurs est en hausse et les mendiants sont de plus en plus nombreux.
« On savait que ça n’allait pas être facile, mais trop de palabre pendant que les choses restent intactes », déclare de son côté une professionnelle de la santé. Cette dernière qui semble accorder un minimum de crédit aux nouveaux dirigeants haïtiens, dit toutefois avoir remarqué quand même un certain effort qui se fait surtout en matière de réhabilitation des infrastructures routières.
Face à la calamité des plus pauvres à qui s’adresse le programe : « Ede pèp », les autorités appellentà la patience. « Le changement annoncé prendra forcément du temps pour être concret », dit le président. Mais 24 mois après, ce discours semble dépassé.
« La politique que l’on mène n’est sans doute pas très glamour. Elle est difficile car le contexte dans lequel on a pris le pouvoir n’a pas été facile », souligna un jour le président au micro d’un journaliste. Néanmoins, malgré cette reconnaissance, le président s’est toujours montré incapable de cesser d’être pompeux.
Alix Laroche (hpnhaiti.com)