Haïti-Industrie : La Sonapi engage une firme américaine de lobbying auprès de l’administration politique étasunienne
C’est dorénavant une firme américaine de lobbying, Sorini, Samet & Associates, qui se chargera d’établir des ponts de communication entre la société (haïtienne) nationale des parcs industriels (Sonapi), les officiels et les parlementaires américains ainsi que des organisations internationales, d’après un article publié, à la fin du mois de mars 2013, par le centre pour la recherche économique et politique (Center for Economic and Policy Research).
Dans ce document, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse, la firme de lobbying étasunienne aura pour mission essentielle « d’arranger les rencontres entre les officiels de la Sonapi et les membres du congrès américain, le gouvernement américain, les organisations internationales et les parties prenantes ».
La Sorini, Samet & Associates devra également élaborer des documents sur la législation des droits des ouvrières et ouvriers, selon les clauses de cette entente paraphée au mois de février 2013.
Entre 2008 et 2010, cette même firme aurait déjà réalisé un travail de lobbying pour la Sonapi. Ce qui aurait permis à la Sorini, Samet & Associates de gagner 400 mille dollars américains [Us $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui], toujours d’après l’article susmentionné.
Un nouveau directeur, Bernard Schettini, a été installé à la tête de la Sonapi le lundi 08 avril 2013, en remplacement de Georges Barreau Sassine après 7 mois de service (août 2012 à avril 2013).
Le ministre de tutelle, Wilson Laleau, reproche à l’ancienne administration de la Sonapi de ne pas avoir été suffisamment proactive, c’est-à-dire un manque de dynamisme capable d’aider l’État haïtien à créer des emplois.
Laleau demande de la cohérence dans la nouvelle administration de la Sonapi et des initiatives susceptibles de favoriser une augmentation de la quantité d’emplois.
Ce que Bernard Schettini, le nouveau directeur, s’est engagé à réaliser.
La quête de partenariat public/privé, dans une perspective de développement de projets bénéfiques, l’adoption de décisions dans une vision gagnant/gagnant, une meilleure gestion de la performance, [aboutir à] une amélioration progressive des normes de qualité dans toutes les infrastructures d’accueil, un renforcement des normes de sécurité, sont parmi les promesses faites par le nouveau directeur.
La Sonapi est l’entité étatique haïtienne chargée de la gestion des parcs industriels. Elle fonctionne sous la tutelle du ministère du commerce et de l’industrie (Mci).
Au sujet de la Sonapi, une récente enquête de Ayiti Kale Je a relevé plusieurs éléments accablants, notamment en ce qui a trait au parc de Caracol (Nord-Est).
La quantité d’emplois créés en un an (environ 1400) est loin de correspondre aux promesses de 60.000 postes de travail en 5 ans. La majorité des agriculteurs – expulsés moyennant une offre de compensation pour installer le parc – se retrouvent sans terres, les conditions de travail au Parc sont non conformes, révèle l’enquête de Ayiti Kale Je.
De plus, compte tenu des avantages fiscaux accordés aux compagnies, un autre grand perdant serait le trésor public.
Une firme de communication, engagée par la Sonapi, était alors montée au créneau apportant un démenti, qui n’a ménagé ni véhémence ni insistance.
La nouvelle du recrutement, par la Sonapi, de cette firme de lobbying Sorini, Samet & Associates, auprès de l’administration étasunienne, appelle à accorder aux faits une attention profonde.
Ce que l’enquête d’Ayiti Kale Je a tenu à faire. (alterpresse.org)